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écolier, ière

nm et nf (é-ko-lié, liê-r')
  • 1Celui ou celle qui va à l'école, qui est dans un établissement d'instruction. Le maître et les écoliers. C'est une de ses bonnes écolières. Je hais les pièces d'éloquence Hors de leur place et qui n'ont point de fin ; Et ne sais bête au monde pire Que l'écolier, si ce n'est le pédant. [La Fontaine, Fables] Jeune et charmante Deshoulières, Naguère entre les écolières, Et maintenant, depuis le prix, Maîtresse entre les beaux esprits. [Benserade, dans Poésies de Deshoulières, t. II, p. 217]

    Tour, malice d'écolier, espièglerie.

    Faute d'écolier, faute grossière. Ce général a fait une faute d'écolier.

    Prendre le chemin des écoliers, le chemin le plus long, s'amuser en route.

    Fig. Je ne te réponds pas qu'au retour, moins timide, Digne écolière enfin d'Angélique et d'Armide, Elle n'aille à l'instant, pleine de ces doux sons, Avec quelque Médor pratiquer ces leçons. [Boileau, Satires] Son grand bonheur [de Newton] a été non-seulement d'être né dans un pays libre, mais dans un temps où, les impertinences scolastiques étant bannies, la raison seule était cultivée ; le monde ne pouvait être que son écolier, et non son ennemi. [Voltaire, Eléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde]

  • 2 Par extension, personne peu experte dans son art. Ce n'est qu'un écolier. Il est encore écolier. Un poëme excellent où tout marche et se suit.... Jamais d'un écolier ne fut l'apprentissage. [Boileau, L'art poétique]
  • 3Nom qu'on donnait aux étudiants qui fréquentaient les universités du moyen âge.

    Le titre d'écolier se portait dans le monde. Seigneur écolier, je viens d'apprendre que vous êtes le seigneur Gil Blas de Santillane. [Lesage, Histoire de Gil Blas de Santillane]

  • 4 Adj. Terme de commerce. Papier écolier, sorte de papier qui sert aux écoliers.

    PROVERBE

    Les écoliers ont passé par là, se dit dans certaines parties de la Normandie, quand un grand vent a fait des dégâts, par allusion aux dégâts que font les écoliers non surveillés.

REMARQUE

Autrefois écolier se disait de tous ceux qui recevaient l'enseignement, soit élémentaire, soit supérieur : les écoliers de l'université. Aujourd'hui il ne se dit plus que des élèves des lycées ou colléges et des écoles élémentaires. Pour les autres on dit étudiants ou élèves : les élèves ou étudiants en droit, en médecine ; les élèves de l'École polytechnique, de l'École normale, etc.

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5 nm Un savant, un scholar (voir SCHOLAR au Supplément). Si je me suis tiré une fois d'un bourbier où je suis, je m'en vais devenir un grand écolier. [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.]
6 Adj. Écolier, écolière, qui a le caractère de l'écolier, qui sent l'école. Feu M. du Maurier était un très habile homme.... et j'ai vu des lettres de lui pleines d'esprit et de jugement ; je ne sais si on peut dire la même chose de celles de M. du Maurier d'aujourd'hui, ni si sa conversation est moins écolière ou moins pédante qu'elle n'était. [Guez de Balzac, Correspondance]

Ces exemples de Balzac et de Malherbe permettent de constater une remarquable bifurcation de sens, scholarius donnant d'un côté scholar, écolier, érudit, pédant, et de l'autre notre écolier, enfant à l'école, novice, étourdi.

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