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évêque

nm (é-vê-k')
  • 1Prélat chargé de la direction spirituelle d'une circonscription territoriale qui fut réglée dans l'origine sur les diocèses de l'administration romaine et qui comprend un certain nombre de paroisses. Nommer, préconiser un évêque. Les évêques ont le titre de Monseigneur. Le chapitre où il est dit que, si un pape parlant d'un évêque l'appelle son fils au lieu de l'appeler son frère, au préjudice de la société qui est entre lui et tous les évêques du monde dans l'épiscopat, l'acte où se trouve une telle expression soit nul. [Pascal, Les provinciales] Les évêques, écrivant à Louis, frère de Charles le Chauve, lui disaient : Ayez soin de vos terres, afin que vous ne soyez pas obligé de voyager sans cesse par les maisons des ecclésiastiques, et de fatiguer leurs serfs par des voitures. [Montesquieu, L'esprit des lois] Comme les comtes menaient les hommes libres à la guerre, les leudes y menaient aussi leurs vassaux ou arrière-vassaux ; et les évêques, abbés, ou leurs avoués y menaient les leurs. [Montesquieu, ib. XXX, 17] Il mourut comme était mort Fénelon, et comme tout évêque doit mourir, sans argent et sans dettes. [D'alembert, Éloges, Massillon.]

    Évêque in partibus infidelium, ou, simplement et par abréviation, évêque in partibus, évêque dont le diocèse est dans les pays des infidèles, et qui, par conséquent, n'a point de siége effectif.

    Disputer, se débattre de la chape à l'évêque, voir CHAPE.

  • 2Quelques communions protestantes ont gardé l'épiscopat, par exemple l'Église anglicane. Car que peuvent des évêques qui ont anéanti eux-mêmes l'autorité de leur chaire et la révérence qu'on doit à la succession, en condamnant ouvertement leurs prédécesseurs jusqu'à la source même de leur sacre, c'est-à-dire jusqu'au pape saint Grégoire et au saint moine Augustin son disciple et le premier apôtre de la nation anglaise ? [Bossuet, Oraisons funèbres]
  • 3Évêque des champs, ou évêque de campagne qui donne la bénédiction par les pieds, ancienne locution pour dire pendu. [Nous] Eussions été par ces méchants Faits au moins évêques des champs. [Scarron, Virgile travesti]

    Évêque d'Avranches, s'est dit pour penaud (on ignore d'où vient cette locution). [Il s'agit du diable qui voulait happer l'âme de Dagobert mourant, et passa près d'un saint] qui se mit en prières Pour que cette âme esquivât les chaudières Du faux glouton, qui reparaît bientôt Non pas alègre et gai comme tantôt, Mais traînant l'aile et la queue et la hanche, Penaud, maté, tout évêque d'Avranche. [Piron, Conte de Dagobert.]

  • 4Nom de plusieurs oiseaux d'Amérique, à plumage bleu, du genre du tangara.
  • 5Pierre d'évêque, sorte de quartz améthyste ; ainsi dite, parce qu'on fait avec cette pierre les chatons des anneaux pastoraux.
  • 6Bonnet d'évêque, nom, au théâtre, des petites loges du cintre, ainsi dites à cause de leur forme.
  • 7Détacher, découper, faire le bonnet d'évêque, se dit d'une manière de découper une dinde qui consiste à détacher les cuisses d'un seul morceau avec le croupion ; ce morceau, posé debout avec le croupion en l'air, a quelque ressemblance avec une mitre.

    PROVERBE

    Devenir d'évêque meunier, passer d'une bonne à une médiocre condition, déchoir.
    On le dépouilla de son riche bénéfice, pour le faire évêque de Zamora, petit diocèse de quatre mille écus de rente ; c'était en quelque sorte devenir d'évêque meunier. [Lesage, Le bachelier de Salamanque, ou Les mémoires de Don Chérubin de la Ronda, tirés d'un manuscrit espagnol]

    Quelques-uns croient qu'on disait primitivement d'évêque devenir aumônier, d'après certain conte que l'on rapporte, DE BRIEUX. (Il n'y a aucune trace de cette prétendue ancienne manière de dire.)

    Un chien regarde bien un évêque, voir CHIEN.

    Le proverbe a dit autrefois : Évêque d'or, crosse de bois ; Mais tout au rebours il dit or [maintenant] : Évêque de bois, crosse d'or.

+

ÉVÊQUE.

PROVERBES

Ajoutez :

" Nous étions tout je ne sais quoi, tout évêque d'Avranches, comme dit un vieux proverbe normand. Un de nos lecteurs a eu l'obligeance de nous en donner l'explication : Un des derniers évêques d'Avranches se nommait M. de Malfootu ; or, suivant la chronique, le Normand, peu respectueux, avait modifié à la façon anglaise la prononciation de ce nom et en usait à tout propos. Mais les ouailles de M. de Malfootu étaient tenues à plus d'égards ; et, quand elles se sentaient mal en train, indisposées, peu contentes de leur sort, elles croyaient faire preuve d'euphémisme, en disant : je suis tout évêque d'Avranches, " le Temps, 12 janv. 1876, 3e page, 1re col. Cette origine, comme presque toutes les origines anecdotiques, est fausse. Vérification faite dans le Dictionnaire historique de Lalanne, nul évêque d'Avranches n'a porté ce nom ridicule. Il ne doit donc plus être question d'une telle explication. Il paraît qu'on avait inventé cette expression pour le docte Huet, évêque d'Avranches, à qui la préoccupation de ses études donnait un air étrange et ahuri ; explication que Sainte-Beuve (Causeries du lundi, t. II, p. 186, éd. de 1850) met, on peut dire, hors de doute.

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