énerver
vt (é-nèr-vé)
- 1Faire subir le supplice de l'énervation.
- 2 Terme de vétérinaire. Couper le tendon des muscles releveurs de la lèvre supérieure pour donner plus de finesse au nez.
- 3Ôter le nerf, la force physique ou morale.
Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par la crainte du châtiment
. [Montesquieu, L'esprit des lois]La cour et l'esclavage Amollissaient leurs coeurs, énervaient leur courage
. [Voltaire, Brutus]Ta secte obscure et basse avilit les mortels, Énerve le courage et rend l'homme stupide
. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]Absolument. Les voluptés énervent. Une excessive chaleur énerve et accable.
- 4 Fig. Énerver le langage, le style.
On énerve la religion quand on la change, et on lui ôte un certain poids qui seul est capable de tenir les peuples
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Il énerve l'autorité du conseil
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]C'est nous qui, par nos artifices, trouvons le moyen d'énerver leur zèle et de corrompre même leur fidélité
. [Bourdaloue, Jugem. dern. 2e avent, p. 340, dans POUGENS]Il représenta au tyran de Sparte que les Romains avaient entièrement énervé son pouvoir en lui ôtant les villes maritimes, puisque c'était de là qu'il tirait ses galères
. [Rollin, Histoire ancienne]Cette subtilité exaltée et fugitive, souvent plus propre à énerver le goût qu'à le raffiner
. [D'alembert, Éloges, d'Olivet.]Le plus terrible des abus, qui est d'énerver toutes les lois à force de les multiplier
. [Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne et sur sa réformation projetée] - 5S'énerver, vpron Être énervé. Le courage s'énerve au milieu des voluptés.
L'empire s'énerve par le relâchement de la discipline
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Controverses assidues qui ne laissaient pas s'énerver la vigueur de la pensée
. [Villemain, Dict. de l'Acad. Préface]
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