énormité
nf (é-nor-mi-té)	 
- 1Qualité de ce qui sort des règles, des bornes, de ce qui révolte par l'excès. J'en [de mes crimes] connais mieux que vous toute l'énormité . [Corneille, Sertorius]Il n'y a point de supplice assez grand pour l'énormité de ce crime ; et s'il demeure impuni, les choses les plus sacrées ne sont plus en sûreté . [Molière, L'avare]Elle représenta l'énormité du cas [le coup qui avait privé de la vue l'Amour] ; Son fils sans un bâton ne pourrait faire un pas . [La Fontaine, Fables]Saisis de l'énormité d'une apostasie qui allait rendre inutiles tous les travaux de votre pénitence . [Massillon, Car. Rechute.]S'il [le ministre saint] trouve dans vos passions la même énormité, s'il vous conseille les mêmes remèdes . [Massillon, Dang. des prosp.]Quand le scandale des péchés n'y ajouterait pas un nouveau degré d'énormité . [Massillon, Petit carême]Je l'ai vu, je lui ai reproché l'énormité de sa conduite . [Diderot, Lett. à Grimm]Absolument. Action atroce, indigne, honteuse. Commettre une énormité. Et lorsque je m'oppose à tant d'énormités, César parle des droits et des formalités . [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée]Et aussi paroles absurdes ou révoltantes. Il dit à chaque instant des énormités. Familièrement et ironiquement, il se dit d'une énonciation un peu risquée ou trop franche, dans la conversation. Je vais dire une énormité. 
- 2Excès de grandeur, de grosseur. L'énormité de sa taille. L'énormité d'une masse.Fig. L'énormité des dettes, des engagements. Ses voeux tardifs [pour la paix] n'étant pas exaucés, il envisage l'énormité de ses forces, il revient sur les souvenirs de Tilsitt et d'Erfurt, il accueille des renseignements inexacts sur le caractère de son rival . [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]
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