Voir les citations avec "aboi"

aboi

nm (a-boi)
  • 1Cri du chien. L'aboi des différentes espèces de chiens. Dans la rage, l'aboi du chien est modifié d'une façon caractéristique. Leur maître les rompit, Bien que de leurs abois ils perçassent les nues. [La Fontaine, Fables] Trois pasteurs, enfants de cette terre, Le suivaient, accourus aux abois turbulents Des molosses... [Chénier, Élégies]
  • 2 nm pl. Moment où le cerf, serré par les chiens qui aboient après lui, est à l'extrémité. Le cerf est aux abois. Il tient les abois. Son frère ayant couru mainte haute aventure, Mis maint cerf aux abois, maint sanglier abattu. [La Fontaine, Fables]
  • 3 Fig. Dernière extrémité. Ils sont aux abois. Les assiégés étaient réduits aux derniers abois. Mais pardonne aux abois d'une vieille amitié, Qui ne peut expirer sans me faire pitié. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] [Il] nous surprend, nous assiége, et fait un tel effort, Que, la ville aux abois, on lui parle d'accord. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Unissons ma vengeance à votre politique Pour sauver des abois toute la république. [Corneille, Sertorius] Ah ! quel âpre tourment ! quels douloureux abois ! [Corneille, Médée] Ah ! je m'en souviendrai jusqu'aux derniers abois [la mort]. [Corneille, Théodore et Héraclius] En cet heureux moment rappelés des abois, [ils] Rendent grâces au Ciel d'une commune voix. [Corneille, Oedipe] Et ces esprits légers, approchant des abois, Pourraient bien se dédire une seconde fois. [Corneille, Nicomède] J'en laissai deux sans vie et mis l'autre aux abois. [Corneille, Oedipe] De sa haine aux abois la fierté se redouble. [Id. Soph. v, 8] D'effroyables remords, mégères éternelles, Invisibles bourreaux des âmes criminelles, Vous persécuteront jusqu'aux derniers abois. [Rotrou, Antigone] Sans languir si longtemps aux abois. [Régnier, Dial.] Une nymphe fuyante Qui, réduite aux abois.... [Régnier, Épîtres] Où l'on voit tous les jours l'innocence aux abois. [Boileau, Satires] Dès que j'y veux rêver, ma veine est aux abois. [Boileau, ib. VII] Cette idée est capable de me réduire aux abois. [Molière, La princesse d'Élide] Louis XIV réduisant l'hérésie aux derniers abois. [La Fontaine, Disc. à l'Acad.] Il semblait, à me voir, que je fusse aux abois. [La Fontaine, Épît. XXII, 19] Réduire un esprit aux abois. [La Fontaine, Je vous prends sans verd, 3] Nous sommes réduits aux abois. [Bossuet, Pent. I] Philisbourg est aux abois en huit jours. [Bossuet, Oraisons funèbres] L'idolâtrie qui semblait aux abois. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]
  • 4Tenir quelqu'un en aboi, le repaître de vaines espérances.

REMARQUE

Voltaire, sur le vers de Nicomède cité plus haut, remarque que l'expression des abois, qui par elle-même n'est pas noble, n'est plus d'usage aujourd'hui. Néanmoins cette expression est restée, à juste titre, dans l'usage, et elle n'a rien qui l'empêche d'entrer dans le meilleur style. Seulement, on en use moins librement qu'au XVIIe siècle, et on peut voir plus haut quelques emplois qu'en fait Corneille et qui paraissent un peu surannés.

SYNONYME

ABOI, ABOIEMENT. Aboi se dit particulièrement de la qualité naturelle du cri du chien. Ce chien a un aboi perçant. Aboiement se dit plutôt des cris mêmes : de longs aboiements, des aboiements continuels. On dit : Faites cesser les aboiements de ce chien, et non pas : Faites cesser son aboi ou ses abois, LAVEAUX.

  • rechercher