abêtir
(a - bê - tir ; quelques-uns disent a-bé-tir)
- 1 vt Rendre bête. Une crainte perpétuelle abêtit l'esprit.
Cela vous fera croire et vous abêtira
. [Pascal, Moyens, I]Ils n'ont songé [le roi et Mme de Beauvilliers], s'écriait-il [le duc de Berry], qu'à m'abêtir et à étouffer tout ce que je pouvais être
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] - 2S'abêtir, vpron L'esprit s'abêtit dans l'oisiveté complète.
- 3Abêtir, vi Devenir bête. Les enfants qu'on maltraite abêtissent de jour en jour.
REMARQUE
L'Académie dans ses précédentes éditions écrivait abétir ; c'est qu'en effet la prononciation, devant une finale aussi sonore, a une grande tendance à changer l'e ouvert en e fermé.
SYNONYME
ABÊTIR, RABÊTIR. Rabêtir indique une action plus forte, de la résistance à vaincre dans le sujet. Un maître abêtit l'enfant, quand il laisse ses facultés sans exercice ; il le rabêtit, si, toutes les fois que l'élève manifeste quelque tendance à se développer, le maître la refoule. On abêtit peu à peu, lentement ; on rabêtit par des réprimandes infligées par occasions. On a abêti cet enfant par une mauvaise éducation. Il est tout rabêti par les reproches qu'il vient de recevoir, LAFAYE.
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