affectionner
vt (a-fè-ksi-o-né)
- 1Avoir de l'affection pour. Il affectionne singulièrement cette personne. Un singe que le prince affectionnait. Il affectionne sa maison de campagne. Les Grecs affectionnaient cette étude.
- 2Produire l'affection, attacher, intéresser.
Vous souhaiteriez de gagner les coeurs et de vous affectionner la maison
. [Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 475]Est-on maître de recueillir son esprit et d'affectionner son coeur ?
[Bourdaloue, ib. p. 28]Ces usages auront l'avantage d'affectionner les Polonais à leur pays
. [Rousseau, Pol. 3] - 3S'affectionner, vpron S'attacher à, se passionner pour.
Le peuple s'affectionne à l'argent ; il ne s'affectionne plus aux affaires
. [Montesquieu, L'esprit des lois]Nous nous affectionnons de plus en plus aux personnes à qui nous faisons du bien
. [La Bruyère, 4]Les citoyens s'affectionnaient à leur pays
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Que je suis édifié de voir Mme votre soeur s'affectionner à son office de chantre !
[Bossuet, Lett. abb. 197]Il s'affectionne tout entier à cet ouvrage
. [Bossuet, Nativ. 1]Toutes s'affectionneront au chant
. [Bossuet, Ord.]Elles s'affectionneront à la sainte pauvreté
. [Bossuet, Règl.]Les enfants se moquent du corbeau et s'affectionnent tous au renard
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Certaines dispositions où il s'affectionnait à ses devoirs
. [Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 441]Je ne veux pas faire entendre par là que nous vivions dans une indolence qui ne s'affectionne à rien et que rien n'émeut
. [Bourdaloue, ib. t. I, p. 49]
SYNONYME
S'AFFECTIONNER à, S'AFFECTIONNER POUR. S'affectionner à, dit Marmontel, c'est s'attacher ; s'affectionner pour, c'est s'intéresser vivement, se passionner.
REMARQUE
Bouhours dit dans ses Remarques : Des personnes très polies disent affectionner en un sens particulier : " Les faiseurs de comédie doivent affectionner les spectateurs. " Ce sens n'a pas prévalu. On a créé, en place, impressionner.
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