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agréer [1]

(a-gré-é)
  • 1 vt Recevoir favorablement, trouver bon. Veuillez agréer l'amitié d'un homme si désireux de la vôtre. Je l'agrée pour gendre. Il agréa mes bons offices. Ses propositions ont été agréées. Toutes les fois que nous nous élevons contre Dieu, parce qu'il semble n'avoir pas agréé nos demandes.... [Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 91] Je vous supplie de faire agréer ce présent à leurs majestés. [Bossuet, Lett. 289] Afin que les saints agréent le présent que j'ai à leur faire. [Bossuet, Sermons] Agréerez-vous, madame, un fidèle service ? [Corneille, Othon] Si vous le voulez perdre, agréez ma retraite. [Corneille, Nicomède] On agréera mon choix aveuglément. [Corneille, Don Sanche] Nos hôtes agréeront les soins qui leur sont dus. [La Fontaine, Philém. et Bauc.] Pour gendre aussitôt le père l'agréa. [La Fontaine, la Coupe.] Et vous, aux étrangers que le ciel nous envoie, Faites, ô Tyriens, agréer ce séjour. [Malfil. Génie de Virgile.] Ovide, ah ! qu'à mes yeux ton infortune est grande ! Non pour n'avoir pu faire aux tyrans irrités Agréer de tes vers les lâches faussetés. [Chénier, Ép. I]

    Agréez mes civilités, mes hommages, mes respects, formules de politesse qu'on emploie en terminant une lettre.

  • 2Agréer que, suivi du subjonctif, trouver bon, approuver que. Vous, madame, agréez pour votre grand héros Que ses mânes vengés goûtent un plein repos. [Corneille, Sertorius] Agréez, monsieur, que je vous félicite de votre mariage. [Molière, Le mariage forcé] Mesdames, agréez que je vous présente ce gentilhomme-ci. [Molière, Les précieuses ridicules] Agréez, mesdames, que je m'arrête à ces dernières paroles. [Fléchier, Oraisons funèbres]
  • 3 vi Se conjugue avec l'auxiliaire avoir. Plaire. Cet homme m'agrée infiniment. Ce mariage aurait agréé à toute la famille, si.... La voix de l'homme nous agrée plus que les autres. [Descartes, Mus.] Elle a eu le bonheur d'agréer aux augustes personnes. [Molière, L'impromptu de Versailles] L'homme paraît chercher à vous servir, et la femme à vous agréer. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Consultons des grands dieux la majesté sacrée, Et voyons si ce change à leurs bontés agrée. [Corneille, Horace] Et si de t'agréer je n'emporte le prix, J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris. [La Fontaine, Dédicace] Peu de gens Ont le don d'agréer infus avec la vie. [La Fontaine, Fables] On ne peut nier que cette méthode n'agrée tout autrement au monde que.... [Pascal, Les provinciales] Il n'y a qu'à suivre l'avis qui agrée le plus. [Pascal, Les provinciales] L'art de persuader consiste autant en celui d'agréer qu'en celui de convaincre, tant les hommes se gouvernent plus par caprice que par raison. [Pascal, Pensées] Il paraît que leur intention a plutôt été d'instruire que d'agréer. [Guez de Balzac, à Richelieu]

    PROVERBE

    Quand on doit, il faut payer ou agréer, il faut donner de l'argent ou de bonnes paroles.

REMARQUE

Au futur et au conditionnel de ce verbe, où il y a deux e, les poëtes ordinairement en suppriment un ; ou, si on les conserve, les deux e ne comptent que pour un. En prose cette suppression serait une faute d'orthographe ; mais, du reste, la prononciation de la syllabe est la même qu'en poésie.

SYNONYME

AGRÉER, vi PLAIRE. Il n'est pas facile de trouver une nuance entre ces deux verbes ; et la plupart du temps ils se confondent. Pourtant plaire a une signification plus générale, et indique tout espèce de plaisance ; au lieu que agréer signifie précisément être au gré de. Ce qui plaît fait plaisir ; ce qui agrée est pris en gré. Il y a donc dans agréer une intervention de la personne qui n'est pas dans plaire. Ainsi, dans ce vers de La Fontaine : Le berger plut au roi par ces soins diligents, on ne mettrait pas agréer au roi, parce qu'il ne s'agit pas ici d'être au gré du roi. Au contraire, dans cette phrase de Pascal : Il n'y a qu'à suivre l'avis qui agrée, le verbe plaire ne conviendrait pas, vu qu'il ne s'agit pas de plaire, et que l'avis qui agrée peut n'avoir rien qui plaise.

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