aiguillon
nm (è-güi-llon, ll mouillées, et non è-güiyon. Dans le XVIe s. on prononçait la syllabe gui comme aujourd'hui, c'est-à-dire en diphthongue, ainsi que dans huile ; voy. Palsgrave, p. 16. Au contraire un dictionnaire du XVIIIe s. donne la prononciation è-ghi-llon. Maintenant la prononciation è-güillon est la seule bonne)
- 1Pointe de fer fixée à un long bâton, et dont on se sert pour piquer les boeufs. Faire sentir l'aiguillon.
Un dieu qui d'aiguillons pressait leurs flancs poudreux
. [Racine, Phèdre] - 2Espèce de dard rétractile, par lequel se termine le dernier anneau de l'abdomen chez quelques insectes. Laisser son aiguillon dans la piqûre.
- 3 Fig. L'aiguillon de la douleur.
Toutes ces choses qui auraient dû nourrir mes peines en émoussaient au contraire l'aiguillon
. [Chateaubriand, René]Les douleurs n'étaient que les aiguillons de votre corruption
. [Massillon, Affl.]Paul sent au dedans l'aiguillon honteux de Satan qui l'humilie
. [Massillon, Resp.] - 4Tout ce qui excite à faire quelque chose.
Proximité de la mort, qu'il s'est efforcé, pour ainsi dire, de nous faire sentir comme l'aiguillon le plus vif et le plus capable de nous piquer
. [Bourdaloue, Carême, t. I, p. 38]Nul aiguillon divin n'élève leur courage
. [Régnier, Satires]Ces bruits furent un aiguillon pour la gloire
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Les enfants de Port-Royal auxquels on ne donne point cet aiguillon d'envie et de gloire tombent dans la nonchalance
. [Pascal, édit. Cous.] - 5Dans la langue de l'Écriture, l'aiguillon de la chair, les tentations de la chair.
- 6 Terme de botanique. Piquant qui adhère à l'écorce. Il ne faut pas confondre les aiguillons avec les épines ; l'aiguillon ne tient qu'à l'épiderme ; l'épine se continue intérieurement avec le corps ligneux de la tige.
- 7 Terme de chasse. Il se dit de la pointe qui termine les fumées ou fientes des bêtes fauves.
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