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aumône

nf (ô-mô-ne)
  • 1Ce qu'on donne aux pauvres pour les soulager. L'aumône qu'on est obligé de faire. [Pascal, Les provinciales] L'obligation de donner l'aumône. [Pascal, Réfut. de la rép. à la 12e lettre] Quand ils ne donnent point l'aumône de leur superflu. [Pascal, Les provinciales] Les loups n'étaient pas gens qui donnassent l'aumône. [La Fontaine, Oies.] On se souvient toujours qu'on distribue des aumônes, et que les aumônes ne rendent pas aux malheureux ce que la fortune leur a ôté, mais ce que la nature seule leur refuse. [Massillon, Usage des revenus ecclés.] Ne croyez pas qu'il n'employât au soulagement des malheureux que les restes inutiles de son luxe, et que ses aumônes ne fussent que les débris de ses passions. [Massillon, Villars.] Une femme forte, pleine d'aumônes et de bonnes oeuvres. [Bossuet, Oraisons funèbres] C'est en effet la vraie grâce de l'aumône, en soulageant des pauvres, de diminuer en nous d'autres besoins. [Bossuet, Oraisons funèbres]

    Mettre à l'aumône, réduire à la mendicité. Le contrôleur du domaine se justifiait d'avoir réduit vingt familles à l'aumône. [Voltaire, L'homme aux quarante écus] Son mariage [de Bellisle] avec une soeur du duc de Levi acheva de le mettre à l'aumône. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fig. On lui a fait l'aumône de quelques éloges. Quoi ! d'une charte on nous a fait l'aumône, Et sous le joug vous voulez nous courber ! [Béranger, Chansons]

    Il dérobe l'aumône aux pauvres, se dit d'un homme qui demande l'aumône par fainéantise.

  • 2 Terme de pratique. Autrefois, amende à laquelle on condamnait, en certains cas, ceux qui perdaient leur procès.
  • 3En jurisprudence féodale, aumônes fieffées, terres tenues en franche aumône, terres qui relèvent en franche aumône, terres et rentes données à l'Église par le roi ou par quelque seigneur, sans autre obligation que de reconnaître qu'on les tenait de celui qui les avait données.
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