REMARQUE

Dans la langue actuelle, auparavant est adverbe, et ne prend pas de complément. On ne dit plus auparavant l'année prochaine ; ni auparavant de faire ni auparavant qu'il fît : ce sont des archaïsmes. C'est Vaugelas qui a établi que auparavant devenait adverbe et cessait d'être préposition ou conjonction. Mais pour Corneille et ses contemporains, ces deux emplois étaient corrects et usités. En voici des exemples : La ville d'Agen fut tranquille et soumise en apparence, comme auparavant la sédition. [La Rochefoucauld, Mémoires] Je ne sais que l'archevêque de Bourges à qui cela [être archevêque sans avoir été évêque] fût arrivé auparavant lui [l'abbé de Mailly]. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Apprenez-moi le crime auparavant l'arrêt. [Rotrou, Bélisaire] Je vais par un chemin d'épines et de flamme, Mais qu'auparavant moi Dieu lui-même a battu. [Rotrou, Véritable Saint Genest] C'est M. le conseiller, madame, qui vous souhaite le bonjour, et, auparavant que de venir, vous envoie des poires de son jardin. [Molière, La comtesse d'Escarbagnas] Et l'eût mise en état, malgré tout son appui, De s'en plaindre à Pompée auparavant qu'à lui. [Corneille, La mort de Pompée] Pesez, auparavant que de rien intenter, La juste occasion qui doit vous y porter. [Rotrou, Bélisaire] Auparavant que sortir de la vie. [La Fontaine, Mul.] Auparavant que j'examine cela plus soigneusement. [Descartes, Méditations]