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aveugler

vt (a-veu-glé)
  • 1Rendre aveugle. Les empereurs de Constantinople ont fait aveugler plus d'un de leurs compétiteurs.
  • 2Éblouir. Bien des choses nous aveuglent par un trop vif éclat.
  • 3 Fig. Ôter l'usage de la raison. La superstition, qui aveugle l'esprit de l'homme. Il se laisse aveugler par l'espérance de la paix. Être aveuglé par la passion. Mes sens qu'elle aveuglait ont connu leur offense. [Malherbe, VI, 24] Reviens la voir, grande âme, ôte-lui cette nue Dont la sombre épaisseur aveugle sa raison. [Malherbe, ib. 10] Mais le sort irrité nous aveuglait tous deux. - Votre amour vous aveugle en faveur de l'ingrate. [Racine, Phèdre] Mais cet espoir m'anime et ne m'aveugle pas. [Voltaire, La mort de César] Mon désespoir m'aveugle, il m'emporte trop loin. [Voltaire, La méroppe française] Le bonheur m'aveugla ; la mort m'a détrompé. [Voltaire, Alzire, ou Les américains] J'ai de l'ambition, mais je sais la régler ; Elle peut m'éblouir et non pas m'aveugler. [Corneille, La mort de Pompée]
  • 4 Terme de marine. Boucher. La mer en baissant amena la découverte de deux voies d'eau que l'on s'efforça vainement d'aveugler avec des matelas et des couvertures.
  • 5S'aveugler, vpron Ne pas faire usage de sa raison. On s'aveugle en amour. Et il ne faut pas qu'on s'aveugle au point de croire.... Il ne s'aveuglait pas sur les défauts de ses amis. [Fléchier, Oraisons funèbres] Ne vous aveuglez point quand sa perte est visible. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Mais vous vous aveuglez au milieu du danger. [Corneille, Sertorius] Ils s'aveuglaient sur l'évidence de ses prodiges. [Massillon, Évid.]
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