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barre

nf (bâ-r')
  • 1Pièce de bois, de fer, etc. étroite et longue. Une barre de fer, de bois. Une barre d'appui. Une barre de cheminée.

    Fig. Cet homme est une barre de fer, il est inflexible, on ne peut le faire céder. Berwick était fort peu au gré de Mme des Ursins, qui le trouvait droit, ferme, libre, barre de fer. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    On disait autrefois donner des coups de barre à quelqu'un pour le bien battre. Ses violences qui lui font mener les gens à la messe à coups de barre. [Bossuet, Avert. 6]

    Jeter la barre, sorte de jeu auquel on s'exerçait autrefois, et qui est encore usité en quelques provinces.

    Dans la gymnastique, exercice de la barre à sphères, bâton de 1m, 15 de longueur, ayant à chaque bout une boule de 12 cent. de diamètre, avec lequel on fait des évolutions au-dessus de la tête et derrière le dos, pour fortifier les épaules et faire tenir droit.

  • 2Lingot ou pièce de métal précieux étendue en longueur. Le régent trouva le prêt d'un million en barres d'argent. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fig. C'est de l'or en barre, se dit de toute valeur, de toute chose sur laquelle on peut compter. Voilà certainement un effet fort bizarre. - Oh ! s'il n'était pas mort, c'était de l'or en barre. [Regnard, Le joueur]

  • 3Pièce de bois transversale qui soutient les fonds d'un tonneau par le milieu. Le vin diminue beaucoup de bonté, quand il est au-dessous de la barre du tonneau. D'un tel vin la couleur est malade et bizarre ; Cet autre, dans le chaud peut tourner à la barre. [Regnard, Le bal]

    Fig. Être au-dessous de la barre, au-dessous du niveau. Ce pape est le plus honnête homme et le plus habile du sacré collége ; mais, ma fille, il a soixante-dix-neuf ans : un esprit n'est-il point au-dessous de la barre à cet âge ? [Sévigné, 591]

  • 4 Terme de marine. La barre du gouvernail, ou, absolument, la barre, longue pièce de bois qui sert à faire mouvoir le gouvernail. Je restai seul auprès du matelot qui tenait la barre du gouvernail. [Chateaubriand, Itinéraires de Paris à Jérusalem]
  • 5Dans le monnayage, pièce de fer longue et grosse, qui passe au travers du balancier et qui sert à le faire tourner.

    En termes d'imprimerie, les barres sont deux tringles de bois qui traversent tout le berceau dans sa longueur, et où sont attachées deux bandes de fer sur lesquelles coule le train de la presse.

    Terme de marine. Barre d'arcasse, pièce qui fait la largeur de la poupe à la hauteur du premier pont. Barres de hune, de perroquet et de cacatois, espèces de charpentes à la tête de chaque mât pour porter le mât supérieur.

    Barre de panier, bâton ou cerceau sous le fond du panier.

    Longues pièces de bois rondes qu'on suspend à deux cordes, pour séparer les chevaux dans les écuries.

    Planchette qui empêche les sautereaux du clavecin de quitter les mortaises.

    Fleuret qui a été rompu par le bout, et auquel on a fait remettre un bouton.

  • 6Barrière de séparation qui est entre l'enceinte où siégent les membres d'un tribunal, d'une assemblée politique, et la partie occupée par le public. Comparaître à la barre.
  • 7Dans l'ancienne jurisprudence, fin de non-recevoir, exception, opposition.
  • 8Les barres, jeu de course qui est divisé en deux camps, dans lequel les joueurs de chaque camp s'engagent successivement à la poursuite les uns des autres, et qui est ainsi nommé parce que les deux camps sont marqués par une barre fictive ou tracée sur la terre. Je n'ai jamais été connu du roi d'Espagne que pour avoir joué aux barres avec lui. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Toucher barre, toucher cette barre, c'est-à-dire rentrer au camp et en repartir aussitôt.

    Avoir barres, se dit de celui des joueurs qui part après un autre du camp opposé, et qui peut le prendre sans pouvoir en être pris.

    Fig. Jouer aux barres, se chercher sans pouvoir se rencontrer, locution tirée du jeu où chacun fuit devant celui qui le poursuit.

    Fig. Partir des barres, sortir au moment précis où l'on doit se mettre en route.

    Fig. Avoir barres sur quelqu'un, avoir sur lui quelque avantage.

    Ne faire que toucher barre, s'arrêter à peine dans un lieu.

    Tenir barre à quelqu'un, lui résister.

  • 9 En termes de marine, amas de sable, chaîne de rochers qui obstrue l'entrée d'un port.

    La barre d'un fleuve est cette espèce de barrière de sable obstruant l'embouchure et se formant par le dépôt de ses troubles à la limite où ses eaux sont arrêtées par celles de l'Océan. Attendant un vent favorable pour franchir la barre [du Nil] et remonter à Rosette. [Chateaubriand, Itinéraires de Paris à Jérusalem]

  • 10 Fig. Barrière. Qui voulait mettre barre entre cette canaille. [Régnier, Satires] Bien semble être la mer une barre assez forte.... [Malherbe, II, 12] Le Bourguignon d'ailleurs sépare nos provinces, Et servirait pour nous de barre à ces deux princes. [Corneille, Attila]
  • 11 En termes de blason, trait qui sépare obliquement l'écu de gauche à droite Montbron portait de Montberon brisé d'un filet en barre. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Ces bâtards de Bourbon [comtes de Roussillon] ont changé leur barre de bâtards en bande comme les princes de cette maison. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Barre simple, celle qui est large et qui forme une pièce honorable.

    Barre de bâtardise, celle qui est étroite et sert à barrer les armes des bâtards.

    En barre, dans le sens de la barre.

  • 12Trait de plume. Tirer une barre soit pour souligner un mot, soit pour séparer des articles.

    Exercices d'écriture, traits droits et parallèles. Il fait des barres, des bâtons. Il y avait un homme qui à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Terme de musique. Barre de mesure, trait tiré perpendiculairement à la fin de chaque mesure sur les cinq lignes de la portée.

    Ligne fortement marquée et inclinée pour indiquer qu'une note doit être divisée en croches ou qu'un groupe de notes doit être répété.

    On appelle encore en musique barres deux traits plus fortement marqués que les barres de la mesure, et servant à indiquer la fin d'une partie, d'une reprise dans un morceau.

  • 13Barres, deux raies de laine bleue qui sont aux deux bouts de la couverture et qui n'y servent que d'ornement.

    En fauconnerie, barres de la queue de l'épervier, certaines bandes noires qui traversent sa queue.

  • 14La barre, les premières lames que la marée montante pousse dans un fleuve.

    Poétiquement. L'aube enfin colora sa barre au bord des cieux. [La Mart. Joc. I, 51] Cependant une barre d'or se forma dans l'Orient. [Chateaubriand, Atala, ou Les amours de deux sauvages dans le désert]

    Barre est aussi synonyme de mascaret en Normandie.

  • 15 nf pl. En parlant du cheval, intervalle qui existe de chaque côté de la mâchoire inférieure, entre les dents molaires ou mâchelières et les incisives, et dans lequel on place le mors. Blessures des barres, lésions produites, dans cette région, par un mors mal fait, par la pression de la main trop dure des cavaliers.

    En termes de chasse, armes de la barre, les défenses du sanglier.

  • 16Tulipe de trois couleurs.

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16Verge, insigne des alcades espagnols. En 1578, les officiers et alcades de Fontarabie vinrent avec leurs barres au bord de la rivière, du côté d'Hendaye ; les habitants rompirent leurs barres et les chassèrent. Lett. etc. de Colbert, VI, 217]
17Jeter la barre entre deux corps d'armée, intercepter leurs communications. L'armée allemande, après avoir canonné très vigoureusement, a jeté la barre entre le troisième corps et le mien. [Mal Canrobert, Gaz. des Trib. 22 oct. 1873, p. 1023, 3e col.]
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