bayer
- 1Tenir la bouche ouverte en regardant quelque chose.
Je voulus aller dans la rue pour bayer comme les autres
. [Sévigné, 20]Il trouva sous sa main le comte de la Tour parmi une foule d'officiers qui étaient venus bayer là et faire leur cour à M. de Vaudemont
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Fig. et familièrement. Bayer aux corneilles, regarder en l'air niaisement.
Allons, vous, vous rêvez, et bayez aux corneilles
. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] - 2 Fig. Désirer quelque chose avec une grande avidité.
Vanité.... Qui baye après un bien qui sottement lui plaît
. [Régnier, Satires] Ce verbe vieillit en ce sens.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
REMARQUE
Il serait à désirer que la prononciation de ce verbe fût bé-ier et non ba-ier, tant à cause de l'analogie avec payer et de l'ancienne orthographe et prononciation beer, que pour le distinguer de bâiller. Ces deux verbes en effet ont été souvent confondus, et le sont encore. La Fontaine a dit : C'est l'image de ceux qui bâillent aux chimères
. [La Fontaine, Fables] ; et : Le nouveau roi bâille après la finance ; Lui-même y court pour n'être pas trompé
. [Régnier, ib. VI, 6] Les éditions données par la Fontaine lui même ont baailler (c'est-à-dire bâiller) ; mais c'est une faute de sa part (faute qui prouve qu'il prononçait ba-ier et non bé-ier), et que des éditeurs subséquents ont corrigée avec raison. On lit de même dans St-Simon : Les tables sans nombre et à tous les moments servies ; jusqu'aux bâilleurs les plus inconnus, tout était invité, retenu, 60, 2. Lisez bayeurs, et voy. ce mot.
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BAYER. - ÉTYM. Ajoutez : Saintong. bader, ouvrir la bouche.
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