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biais

nm (bi-ê ou biê ; Molière fait ce mot tantôt monosyllabe, tantôt dissyllabe ; l's se lie : un biais adroit, dites : un bi-ê-z adroit)
  • 1Obliquité, ligne ou sens oblique. Ce mur présente un biais. Cette allée a un biais.

    Fig. Le mauvais goût est une fausseté de jugement, un biais naturel dans les idées. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne] Sans cet art, mon âme se pliant avec peine à des biais chimériques, l'illusion ne serait que momentanée. [Diderot, Éloge de Richardson.]

  • 2Différentes faces d'une chose, côtés d'un caractère. Pour s'accoutumer à regarder de ce biais toutes les choses. [Descartes, Discours de la méthode] Vous me défendez mieux que je ne saurais faire Et du biais qu'il faut vous prenez cette affaire. [Molière, Sganarelle, ou Le cocu imaginaire] Voyons, voyons un peu par quel biais, de quel air.... [Molière, Le misanthrope] Vous avez pris le bon biais pour toucher son coeur. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Je vois de quel biais on se doit prendre à faire.... [Descartes, Discours de la méthode] Il n'y a point d'esprit faux dont on n'eût tiré des talents utiles, en le prenant d'un certain biais. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]
  • 3Moyens détournés qu'on emploie pour réussir. Nous n'aurions pas besoin maintenant de rêver à chercher les biais que nous devons trouver. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] J'ai donc cherché longtemps un biais de vous donner La beauté que les ans ne peuvent moissonner. [Molière, Les femmes savantes] Et comme pour résoudre avec votre maîtresse Des biais qu'on doit prendre à terminer vos voeux. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Mais encore une fois, madame, je ne sais point le biais de faire entrer ici des vérités si hautes. [Molière, Critique de l'école des femmes] On a cent biais pour le rendre public. [Bourdaloue, Avent. Sur l'évang. 417] Ils sont morts avant qu'on ait bien concerté le biais qu'il faut prendre pour les avertir qu'ils doivent mourir. [Fléchier, Sermons de morale] Je ne sais quel biais ils ont imaginé. [Racine, Les plaideurs]
  • 4En biais, de biais, loc. adv. Obliquement, de travers. Tailler en biais, de biais. Les parties des eaux aigres s'y coulent de biais. [Descartes, L'homme.]

    Fig. Accoutumés que nous sommes à ne voir aller les hommes que de biais et par détours.... [Masc. Or. fun. de Tur.]

  • 5Biais passé, surface réglée gauche employée pour la construction des voûtes en biais.
  • 6 Adj. Qui est de biais. Un pont biais.

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BIAIS.
6Ajoutez : Appareil et construction des ponts biais, par Graeff, Paris, 1867.
7 nm La ligne la plus longue d'un fichu formé par l'étoffe pliée le droit fil de la chaîne sur le droit fil de la trame.

Biais de robe, petites bandes coupées dans le sens de cette plus longue ligne pour faire des ornements aux jupes et aux corsages. Costumes garnis de biais, de volants et de plissés de toute dimension. [Journal officiel]

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