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bien [2]

adv. (biin ; devant une voyelle ou une h muette, l'n se lie : bien honorable, bien écrire, dites : biè-n honorable, biè-n écrire ; quelques-uns disent : biin-n honorable, biin-n écrire, en donnant à biin le son nasal de in dans indigne ; cela n'est pas bon ; la règle générale de ces prononciations, sauf exception, est donnée par vinaigre, vinai-gre, qui n'a pas souffert du mauvais usage)
  • 1De la bonne manière. Très bien, bien, à merveille ! Très bien, pour encourager. Voyageur bien vêtu. Il a bien employé son temps. Vous ferez bien de venir. En cela, je crois avoir bien vu. Vivre bien. Cet habit lui va bien. Champ bien cultivé. Bien écrire. Statue fort bien faite. Homme bien né. Cet acteur dit fort bien. Il ne discerne pas bien la vérité. Bien agir avec quelqu'un. Se bien conduire. Une chose bien ou mal faite. Surtout il est instruit en l'art de bien régner. [Corneille, Nicomède] S'il est si bien instruit en l'art de commander. [Corneille, ib.] Bien camper, bien choisir à chacun son emploi. [Corneille, Sertorius] Le monarque des dieux s'avisa pour bien faire.... [La Fontaine, Fables] Nous faisons donc bien de nous écrire. [Sévigné, 210] Est-ce à moi que l'on parle ? ai-je bien entendu ? [Voltaire, Zaïre] L'affaire est d'importance, et, bien considérée, Mérite en plein conseil d'être délibérée. [Corneille, Le Cid] Cet ordre, à bien parler, n'est que ce qu'il lui plaît. [Corneille, Nicomède] Ceux qui font bien mériteraient seuls d'être enviés, s'il n'y avait encore un meilleur parti à prendre, qui est de faire mieux. [La Bruyère, 4] Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement, si elles ne sont bien cultivées. [Montesquieu, Lettres persanes]

    C'est bien fait, c'est-à-dire il a eu ce qu'il méritait. On l'a puni, c'est bien fait.

    Aller bien, se bien porter. Le malade ne va pas bien.

    Aller bien, prospérer, réussir. Le commencement va bien pour vous. Les affaires vont fort bien. Tout va-t-il bien ?

    Tourner bien, réussir. Suivant que cela tourne bien ou mal.

    Venir bien, en parlant des plantes, croître et se développer. La vigne viendra bien à cette exposition.

  • 2Beaucoup, fort, très , entièrement, tout à fait. Une lettre bien longue. Encore bien jeune. Cela est bien désirable pour nous. Chemin bien meilleur. Je suis bien malheureux. Il a parlé bien sévèrement. Ceux qui m'aiment bien. Connaître bien quelqu'un. Ce qu'il veut, il le veut bien. J'ai bien peur que.... Ils payeraient bien pour obtenir cela. Parmi les choses que j'ai à vous dire, vous saurez bien démêler ce qui vous est propre. [Bossuet, Oraisons funèbres] Rappelez bien plutôt ce coeur qui tant de fois M'a fait de mon devoir reconnaître la voix. [Racine, Bérénice] Je songe bien plutôt à me percer moi-même. [Racine, Mithridate] Quand ils vous accusaient, je les croyais bien moins. [Corneille, Nicomède] Y va-t-il de l'honneur ? y va-t-il de la vie ? - Il y va de bien plus. [Corneille, Polyeucte] êtes-vous pleinement content de votre gloire ? Avez-vous bien promis d'oublier ma mémoire ? Mais ce n'est pas assez expier vos amours : Avez-vous bien promis de me haïr toujours ? [Racine, Bérénice]

    Bien vendre, vendre à prix élevé.

    C'est bien lui, c'est lui en effet, véritablement.

    Vous voilà bien, le voilà bien, on vous reconnaît, on le reconnaît à cela. Il a donné son argent à ce pauvre ; le voilà bien ; c'est un si bon coeur. Il a cru ce que lui disait un charlatan ; le voilà bien ; il est si crédule.

  • 3Environ, à peu près. On marcha bien quinze jours. Ces places étaient bien au nombre de trente. Étant bien âgé de vingt ans.
  • 4À la vérité, en effet, formule de concession ; quelquefois dans un sens ironique, et quelquefois rédondant. Ce sont bien là de bons philosophes, mais.... J'avais bien entendu dire.... J'ai bien dit que.... Je voudrais bien être clément, mais.... Je voudrais bien que.... Je sais fort bien que.... Je ne sais pas bien si.... Je vois bien que.... Je comprends bien cela. Le ciel a bien ce souci ! Le peuple s'inquiète bien de cela ! C'était bien à moi de venir les trouver ! C'était bien la peine de.... Je le veux bien. Dites bien à votre roi.... As-tu bien pu craindre que... ? Quand bien même il l'avouerait. Le dieu qu'il [Moïse] vous a montré a bien une autre puissance. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Ne voyais-tu pas bien, quand je l'allais trouver Que j'allais avec lui me perdre ou me sauver ? [Racine, Bajazet] De ce trait généreux serait-il bien capable ? [Voltaire, Zaïre] Le fameux Scipion le fut bien [lieutenant] de son frère. [Corneille, Nicomède] Elle [Rome] peut bien souffrir en son libérateur Ce qu'elle a bien souffert en son premier auteur. [Corneille, Horace] ....La première, Qui, de le voir s'aventurant, Osa bien quitter sa tanière. [La Fontaine, Fables]
  • 5Cas où bien peut précéder son verbe. Comme bien vous savez.

    Bien lui a pris de s'être retiré en toute hâte, heureusement pour lui il a eu l'idée de se retirer. Bien lui prit de son indifférence. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Cette tournure a cela de particulier qu'elle est obligatoire et qu'on ne peut dire : il lui prit bien de son indifférence.

  • 6Bien, dans le style élevé, se met parfois en tête de la phrase, et alors le sujet se place après le verbe. Cette tournure a un peu vieilli ; cependant elle est encore usitée, et, quand on l'emploie bien, elle fait bon effet. Bien sais-je que.... Bien semble être la mer une barre assez forte.... [Malherbe, II, 12] Bien est-elle un soleil, et ses yeux adorables.... [Malherbe, II, 8]
  • 7Dans le bien, conformément au bien. Ici bien a un emploi mixte, moitié substantif, moitié adverbe, emploi résultant de son origine commune avec bien substantif. Cela est bien. Croyez-vous que cela soit bien, ou croyez-vous cela bien ? Ah ! cela n'est pas bien ! On trouve ceci bien et cela mal.

    C'est bien, c'est fort bien, exprime l'adhésion, le consentement. C'est bien, je n'en veux pas savoir davantage. C'est bien, on fera ce que vous désirez. On s'en sert aussi ironiquement et par reproche : c'est bien, ne vous gênez pas.

    C'est bien à vous de parler ainsi, à parler ainsi, il vous convient bien de.... Se dit par ironie et par reproche.

    Impersonnellement, il est bien de ou que, il est juste, il est bienséant. Il est bien de garder le silence. Il n'est pas bien que cette jeune fille sorte seule.

    Tout est bien, les choses du monde sont ordonnées parfaitement. Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ! Philosophes trompés qui criez : tout est bien ! [Voltaire, Dés. de Lisbonne.] Le vautour acharné sur sa timide proie De ses membres sanglants se repaît avec joie ; Tout semble bien pour lui.... [Voltaire, ib.]

    Cette personne est bien, elle est distinguée, d'une figure agréable.

    Il est bien, il est en bonne santé. Depuis son séjour à la campagne, il est bien, il est très bien.

    Il est bien dans ses affaires, ou, simplement, il est bien, il a de la fortune.

    Ironiquement. Nous voilà bien, le voilà bien, c'est-à-dire nous sommes, il est dans une situation embarrassante, fâcheuse.

    Se trouver bien, être dans un bon état. Il s'est trouvé très bien chez moi.

    Se trouver bien, être dans un bon état de santé.

    Se trouver bien de.... avoir à se louer, gagner à.... S'il se trouve bien d'un homme opulent.... [La Bruyère, 13]

    Être bien, vivre bien avec quelqu'un, en bonne intelligence, en faveur. Il aura su qu'Alcippe était bien avec vous. [Corneille, Le menteur] [Il] L'avait vu plein de gloire et fort bien à la cour. [Corneille, Don Sanche] J'apprends un bruit.... que nous ne sommes pas bien ensemble. [Bossuet, Lett. abb. 54] Timocrate commence à n'être plus si bien avec Protésilas. [Fénelon, Télémaque] Il fit tout ce qu'il fallait pour me persuader qu'il était trop bien avec lui. [Fénelon, ib.] Vous êtes bien avec les puissances. [La Bruyère, 9] C'est là le secret d'être bien auprès d'eux. [Molière, Dom Garcie de Navarre, ou Le prince jaloux] Vous êtes bien auprès des deux princesses. [Molière, les Am. I, 1] Il [Léopold de Lorraine] a eu la prudence d'être toujours bien avec la France. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]

    Être bien avec soi-même, avoir la conscience tranquille. L'essentiel est d'être bien avec soi-même. [Voltaire, Correspondance]

    Être bien ensemble, se dit, en un sens particulier, de deux personnes de sexe différent qui ont un commerce de galanterie.

    Substantivement. On dit qu'avec Bélise il est du dernier bien. [Molière, Le misanthrope]

  • 8Bien de avec l'article le, la, les, beaucoup de. Bien des gens. Avec bien du travail. Avec bien de l'esprit. Achever quelque chose avec bien de la peine. On mande à votre mari qu'il ait bien du soin de moi et qu'il m'enveloppe dans de la soie et du coton. [Voiture, Lettres] On hasarde de perdre en voulant trop gagner, Bien des gens y sont pris.... [La Fontaine, Fables] On fait sur ce sujet bien des récits bizarres ; Il s'en faut défier ; les esprits sont fort rares. [Andrieux, les Étourdis, III, 4] Nous pouvons nous flatter avec bien de l'apparence. [Fléchier, I, 51] Il y a des causes générales qui ont mis bien des fois le genre humain à deux doigts de sa perte. [Montesquieu, Lettres persanes] De tant de mariages, il naissait bien des enfants que l'on cherche encore en France, et que la misère, la famine et les maladies en ont fait disparaître. [Montesquieu, ib. 122]

    Bien, en ce sens, suivi de la préposition de et d'un adjectif, avec un substantif exprimé ou sous-entendu, rejette l'article défini. Bien d'autres périls l'ont assailli. Vous verrez dans ce voyage bien de riches campagnes. Bien d'autres vous diront....

  • 9Bien et beau, loc. adv. Proprement, dans l'état où la chose se trouve, et, par une extension facile à comprendre, aussitôt, sur-le-champ. Un dogue de qui l'ordinaire Était un pain entier ; il fallait bien et beau Donner cet animal au seigneur du village. [La Fontaine, Fables] Le lacs était tout prêt ; il n'y manquait qu'un homme ; Celui-ci se l'attache et se pend bien et beau. [La Fontaine, ib. IX, 16] Le fermier vient, le prend, l'encage bien et beau, Le donne à ses enfants pour servir d'amusette. [La Fontaine, ib. II, 16] Cependant arrivé, vous sortez bien et beau, Sans prendre de repos ni manger un morceau. [Molière, Sganarelle, ou Le cocu imaginaire] Je démêlai d'abord la tromperie, Et me tins coi ; je jurai bien et beau De m'en venger avant Pâques fleurie. [Chaulieu, Madrigal sur L.]
  • 10Hé bien, loc. interjective, qui exprime l'exhortation ou l'interrogation. Hé bien, que vous en semble ? Hé bien, qu'y a-t-il ? que dites-vous ? Hé bien, travaillez donc !

    Eh bien, s'emploie dans les mêmes circonstances. Eh bien, qu'en ditesvous ? Eh bien, que faites-vous ?

  • 11Bien que, loc. conj. gouvernant toujours le subjonctif. Quoique. Bien qu'à ses déplaisirs mon âme compatisse. [Corneille, Le Cid] Bien que l'occasion moins haute ou moins brillante.... [Corneille, Horace] Bien qu'il change d'état, il ne change point d'âme. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Bien que je te préfère aux grandeurs d'un empire. [Corneille, Polyeucte] Bien qu'aucun Romain Du sang que vous pleurez n'ait vu rougir sa main. [Corneille, La mort de Pompée] Bien qu'avec plaisir et l'un et l'autre espère.... [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Bien que leur naissance au trône les destine. [Corneille, Nicomède] Mais bien qu'il l'abandonne, il l'adore dans l'âme. [Corneille, Sertorius] Et bien qu'on soit, à ce qu'il semble, Beaucoup mieux seul qu'avec des sots. [La Fontaine, Fables]

    On peut sous-entendre le verbe. Bien que renversé à terre, il se défendait encore.

  • 12Bien plus, loc. adv. En outre. Bien plus ce même jour je te donne Émilie. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Bien plus, on ne vous souffre ici que ce seul jour. [Corneille, Nicomède]
  • 13Si bien que, loc. conjonct. gouvernant l'indicatif lorsque l'action est présente ou passée. De sorte que, au point que. Si bien qu'enfin, outré de tant d'indignités Je m'allais emporter dans les extrémités. [Corneille, La mort de Pompée] Si bien qu'Antiochus, percé de mille coups, Lui voulut dérober les restes de sa vie.... [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Si bien que le sénat prenant un juste ombrage. [Corneille, Nicomède] [La grenouille] s'enfla si bien qu'elle creva. [La Fontaine, Fables] Le lacs était usé ; si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. [La Fontaine, ib. IX, 2] Et ce qui plus le gêne et le rend misérable, Il vient de découvrir un rival redoutable : Si bien que, pour savoir si ses soins amoureux Ont sujet d'espérer quelque succès heureux, Je viens vous consulter.... [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

    Si bien que gouverne le subjonctif lorsque l'action est future. Faites si bien que vous réussissiez.

    Si bien que, avec quelque force que ; on met le subjonctif. Je ne puis m'empêcher, si bien que je résiste, De croire à ces derniers qui n'ont rien que de triste. [Mairet, Sophonisbe]

  • 14Aussi bien, en tout état de cause.... Et finir lui-même sa misère, Puisqu'aussi bien sans lui la faim le viendrait faire. [La Fontaine, Fables] Aussi bien, que ferais-je en ce commun naufrage ? [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis]
  • 15Aussi bien que, autant que, comme. L'or aussi bien que le cuivre. Faire périr les bons aussi bien que les méchants. Le vin aussi bien que le blé est cher cette année.

    Avec aussi bien que, le verbe, quoique se rapportant à un seul nom singulier, peut s'accorder avec les deux et se mettre au pluriel : le vin aussi bien que le blé sont chers cette année.

  • 16Un peu bien, ironiquement, beaucoup trop. Cette locution a vieilli. Vous montrez cependant un peu bien du mépris. [Corneille, La mort de Pompée] J'y trouverai comme elle un joug un peu bien rude. [Corneille, Othon]

REMARQUE

1. Si l'on compare bien adverbe avec mal adverbe, on verra que ces deux mots se comportent souvent de la même façon, et que par conséquent ils doivent avoir même origine, c'est-à-dire provenir, l'un et l'autre, d'un nom substantif ou adjectif ; et une étymologie exacte fait reconnaître que, de bene, les langues romanes ont tiré à la fois un substantif et un adverbe ; d'où l'usage fréquent de cet adverbe comme substantif.

2. Bien, dans le sens de beaucoup, veut après lui l'article défini du, de l', de la, des, tandis que beaucoup veut simplement le partitif de : il m'a fait bien de l'honneur, il m'a fait beaucoup d'honneur ; bien des gens pensent, beaucoup de gens pensent ; voilà bien de la viande. La raison de cette construction est facile à donner. Beaucoup, malgré son emploi adverbial, est un substantif ; et l'on dit beaucoup d'hommes, beaucoup de vin, comme on dit un grand nombre d'hommes, une grande quantité de vin. Au contraire bien est un adverbe, et ne peut avoir une pareille construction ; aussi ne l'a-t-il pas et il laisse au verbe toute son action. J'ai bien de l'argent, est : j'ai de l'argent bien ; j'ai connu bien des gens qui.... est : j'ai connu des gens bien.... Puis, par assimilation : bien des gens peuvent ; tournure qui n'est plus susceptible de l'explication par le verbe, mais qui résulte d'une assimilation irrégulière. À cette assimilation survient une exception. si le substantif est précédé d'un adjectif, ou si bien de est suivi d'autres pris substantivement, on se sert de la préposition de sans article : cette contrée renferme bien de fertiles prairies ; bien d'autres vous en feront le récit. Il faut admettre ici, par une irrégularité qui n'a rien d'étrange, que l'assimilation avec beaucoup (car bien d'autres est l'équivalent exact de beaucoup d'autres) l'a emporté et a influé sur la construction.

3. Bien avec un participe présent. Le participe s'accorde lorsque bien est devant, et reste invariable lorsque bien est après : des personnes bien pensantes, des personnes pensant bien. Soyons bien buvants, bien mangeants : Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans. [La Fontaine, Fables] La raison de cette différence, c'est que bien, se mettant comme très et fort devant des adjectifs, semble transformer en adjectif le participe, et dès lors l'oreille exige l'accord.

4. Des grammairiens ont prétendu qu'il ne fallait pas dire : il m'a bien ennuyé, mais m'a fort ennuyé ; il est bien malade, mais il est très malade ; à cause que l'idée de bien faisait contradiction avec les idées d'ennui et de maladie. Cette observation ne vaut rien, et l'usage proteste contre elle, bien, en plusieurs cas, s'étant confondu avec beaucoup.

5. Nous ne sommes pas encore arrivés ; bien s'en faut. Cette phrase est condamnée par des grammairiens qui veulent : il s'en faut bien. Cette locution est familière, mais n'est point incorrecte ; bien peut se mettre, comme on a vu, en tête de la phrase ; et la suppression de il se fait ici comme quand on dit elliptiquement : suffit.

6. Avec le que exclamatif, l'adverbe bien ne se joint pas à l'adjectif, et l'on ne dit pas : ô qu'il est bien sage ! ô que notre destinée est bien étrange ! mais on dit : ô qu'il est sage ! ô que notre destinée est étrange ! Il en est autrement avec un verbe ; et l'on dit : ô qu'il a bien travaillé ! ô qu'il a bien réussi !

SYNONYME

BIEN, BEAUCOUP. Il a bien de l'argent ; il a beaucoup d'argent. En quoi ces deux phrases diffèrent-elles ? La nuance est très faible ; cependant elle existe. Il a beaucoup d'argent signifie simplement une grande quantité sans aucune idée accessoire. Il a bien de l'argent, signifie non-seulement une grande quantité, mais exprime de plus une sorte de surprise ou de satisfaction. Ainsi l'on emploiera beaucoup dans le cas où l'on ne veut qu'exprimer la quantité ; et bien, quand on y joindra quelque sentiment relatif à soi ou à autrui.

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2. BIEN, adv. - REM. Ajoutez :

7. À la REM. 2, il est noté qu'on dit : bien de fertiles prairies, au pluriel. Mais au singulier comment faut-il dire ? Mme de Sévigné a mis l'article défini : Mme de Guitaut a bien du bon esprit, Lett. 16 août 1677 Cela n'est pas fautif ; mais on dirait aussi : a bien de bon esprit.

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