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brusquer [1]

vt (bru-ské)
  • 1Avoir, à l'égard de quelqu'un, un langage brusque, un ton brusque. Pour peu que j'eusse parlé, je n'aurais pu m'empêcher de le brusquer. [Montesquieu, Lettres persanes] Les ministres du roi (Sully entre les autres) ne furent point d'avis qu'on brusquât ce jeune imprudent. [Anquetil, Ligue, III, 170] On ne saurait lui dire une parole qu'il n'éclate tout d'un coup et qu'il ne vous brusque sans modération et sans ménagement. [Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 240]

    Absolument. Il semble toujours commander et brusquer. [Diderot, S. l. caract.]

  • 2Presser, hâter. C'était le moment de brusquer l'entreprise. Brusquer la victoire.

    Brusquer la fortune, chercher fortune et principalement la chercher par des moyens prompts et hasardeux. En différents pays j'ai brusqué la fortune, Sans que l'on ait de moi reçu nouvelle aucune. [Regnard, Les Ménechmes] Ce furent les Anglais et les Hollandais qui brusquèrent fortune. [Des Font. Mém. de Trév. 1724]

    Brusquer une affaire, la faire vite et avec peu d'examen. J'avais un voyage en tête à brusquer dont je parlerai tout à l'heure. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Familièrement. Brusquer l'aventure, prendre brusquement son parti, au hasard de ce qui peut arriver.

    Terme de théâtre. Brusquer un dénoûment, l'amener sans préparation.

    Terme militaire. Brusquer une place de guerre, essayer de l'emporter par un coup de main.

  • 3Surprendre en violentant. Nous avons, pour ainsi dire, brusqué la nature en amenant dans nos climats des chevaux d'Afrique ou d'Asie, nous avons rendu méconnaissables les races primitives de France. [Buffon, Cheval]

    Brusquer les dés, jeter les dés vivement et tout d'un coup. Le joueur qui pouvait, par un art illicite, flatter ou brusquer les dés selon l'occasion. [Montesquieu, Correspondance, 1]

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