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captif, ive

adj. (ca-ptif, pti-v' ; au pluriel l's ne se lie pas : des ca-pti-f infortunés ; cependant quelques-uns lient : des ka-ptif-z infortunés)
  • 1Pris à la guerre et fait esclave. Ils emmenèrent les femmes captives. Racheter les chrétiens captifs. Moi captif à la fleur de l'âge Dans ce vieux fort inhabité. [Béranger, Le Prisonnier.]

    Substantivement. Il ouvrira les yeux des aveugles et tirera les captifs de leur prison. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Un captif insolent d'avoir brisé sa chaîne. [Corneille, Nicomède] Rome vit passer au nombre des vaincus Plus d'un captif chargé des fers d'Antiochus. [Racine, Bérénice] La guerre dans Lesbos me fit votre captive. [Racine, Iphigénie en Aulide] Moi qui contre l'amour fièrement révolté, Aux fers de ses captifs ai longtemps insulté. [Racine, Phèdre]

    L'ordre de la rédemption des captifs, ordre religieux dont la destination était de racheter les captifs faits par les Barbaresques.

  • 2En général et dans le style relevé, pris, détenu. Un oiseau captif. Les coupables qu'il tenait captifs. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Captive, dès le berceau, des ennemis les plus implacables de sa maison. [Bossuet, Oraisons funèbres] Comme il n'a jamais refusé ce qui était raisonnable, étant vainqueur, il a toujours rejeté ce qui était faible et injuste, étant captif. [Bossuet, Oraisons funèbres]

    Asservi. Rendre par un décret public à la Grèce, si longtemps captive, la liberté à laquelle elle ne pensait plus. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

  • 3 Par extension, qui est contraint ou attaché. Cette place me rend fort captif. âme captive des sens, des plaisirs. C'est proprement un charme : il rend l'âme attentive, Ou plutôt il la tient captive, Nous attachant à des récits. [La Fontaine, VII, à Mme de Montespan.] Tiens ta langue captive, et si ce grand silence.... [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Il ne faut point tenir les vérités captives. [Sévigné, 111] Dans son génie étroit il est toujours captif ; Pour lui Phébus est sourd et Pégase est rétif. [Boileau, L'art poétique] [âme] toi qui étais née pour l'éternité et pour un objet immortel, tu deviens éprise et captive d'une fleur que le soleil dessèche. [Bossuet, Oraisons funèbres] L'âme, devenue captive du plaisir, devient ennemie de la raison. [Bossuet, ib.] Philisbourg qui tint si longtemps le Rhin captif sous nos lois. [Bossuet, Oraisons funèbres]
  • 4Ballon captif, aérostat qu'on retient au moyen d'une corde, par opposition à ballon perdu, qu'on laisse aller dans l'air.

SYNONYME

CAPTIF, ESCLAVE, PRISONNIER. Dans le sens ancien et souvent usité, le captif est pris à la guerre, et peut être fait esclave ; dans le sens moderne, captif est synonyme de prisonnier, avec cette différence que captif est de la poésie et du style relevé. L'esclave n'est pas pris à la guerre ; il reçoit l'esclavage en héritage de ses parents, ou bien on l'achète de ceux qui le possèdent ou qui font la traite. Le prisonnier est ou pris à la guerre, ou détenu de toute autre façon ; mais il n'est pas esclave.

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