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ceinture

nf (sin-tu-r')
  • 1Ce dont on se ceint le milieu du corps. Il se mit une ceinture. Porter une épée à la ceinture. Détachant son poignard de sa ceinture. Ceinture de commandement, ceinture d'uniforme portée par les généraux. Dénouer la ceinture de sa robe.

    Ceinture de Vénus, ceinture dite ceste que la mythologie attribuait à la déesse Vénus et qui avait la vertu de charmer les coeurs. On dirait que, pour plaire instruit par la nature, Homère ait à Vénus dérobé sa ceinture. [Boileau, L'art poétique]

    Ceinture de vierge, ceinture que portait une jeune fille chez les Grecs et les Romains et que le mari dénouait le premier soir des noces. Détacher sa ceinture, se marier. Celui qui ne s'est point attaché à son épouse par sa ceinture virginale [c'est-à-dire qui, épousant une femme vierge, ne s'est pas attaché à elle et ne conserve pas sa mémoire], celui-là ne fera jamais la félicité d'une seconde épouse. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Bourse ou sacoche en cuir à mettre de l'argent que l'on s'attache autour de la taille sous le vêtement. Mettre son argent dans sa ceinture.

    Ceinture de la reine, droit qu'on levait pendant un certain temps sur les marchandises qui venaient à Paris par la Seine, et qui était ainsi nommé, parce qu'il entrait ou était supposé entrer dans la bourse de la reine.

    Ancienne locution. Bailler le bout de la ceinture, faire cession ou banqueroute.

    Terme de chirurgie. Sorte de bandage porté par les femmes qui sont affectées de certains déplacements de l'utérus.

    Sorte d'appareil qui est muni d'un cadenas ne pouvant être ouvert par la personne ainsi enveloppée, qui embrasse le bassin jusqu'à la ceinture, et qui, imaginé par la jalousie pour garder les femmes, a été quelquefois employé par la médecine pour préserver les jeunes gens de l'abus d'eux-mêmes.

    Portion circulaire du tronc du corps occupée par une affection dartreuse. L'eczéma affecte souvent la forme de ceinture ou de demi-ceinture.

  • 2La partie de certains vêtements qui entoure et serre la taille. Un pantalon, une jupe trop large de ceinture. Il lui fallut élargir sa ceinture. [La Fontaine, Lun.]

    Fig. Être toujours pendu à la ceinture de quelqu'un, suivre ses pas, être toujours après lui.

  • 3Le milieu du corps. Nu jusqu'à la ceinture. Ayant de l'eau jusqu'à la ceinture. Il vit arriver le petit Ragotin, botté jusqu'à la ceinture. [Scarron, Le Roman comique] Ils sont semblables à vous, de la ceinture au haut. [D'ablanc. Lucien, t. II, p. 38, dans RICHELET]

    Être grosse à pleine ceinture, se dit familièrement d'une femme qui est très avancée dans sa grossesse.

    Familièrement et par exagération. Il ne lui va pas à la ceinture, il est très petit à côté de lui ; et figurément, il est loin d'avoir autant de talent, de capacité, etc. Ils ne vont pas à la ceinture De ceux dont je fais le portrait. [Scarron, dans RICHELET]

  • 4En général, ce qui entoure. Une ceinture de murailles, de haies. La ceinture du choeur d'une église. J'avais imaginé que la ceinture des Alpes et du mont Jura serait une barrière contre les vents. [Voltaire, Albergati, 27 octobre 1762] Et le vieux Océan, père de la nature, Étend autour de nous son humide ceinture. [Racine L. Religion, V] Hélas ! et vous feriez une ceinture au monde Du sillon du vaisseau. [Hugo, Les feuilles d'automne]
  • 5Ceinture funèbre ou ceinture de deuil ou litre, bande noire que les patrons des églises ou les seigneurs hauts justiciers avaient droit de faire peindre dans les églises et dehors, chargée de leurs armes, pour honorer les morts de leur famille ; aujourd'hui bande noire et ornée des armoiries du défunt qu'on tend autour de l'église.

    Terme d'architecture. Ceinture de colonne, petite moulure carrée au haut et au bas du fût, auquel elle se joint par un congé.

    Terme de boulanger. Ceinture de four, le tour intérieur de la cavité où la chapelle et l'âtre s'unissent.

  • 6Ceinture de Vénus, ligne de la main, qui forme un arc de cercle depuis le second doigt jusqu'à l'auriculaire, et que l'on consulte dans la chiromancie.

    PROVERBE

    Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, c'est-à-dire il vaut mieux avoir une bonne renommée qu'un certificat de vertu. L'origine de ce proverbe n'est pas très assurée. On dit que Blanche de Castille, femme de Louis VIII, ayant reçu à la messe le baiser de paix, le rendit à une fille de mauvaise vie qui portait une ceinture dorée, et que, ayant appris sa méprise, elle obtint du roi une ordonnance qui défendait aux courtisanes de porter de telles ceintures. Le fait est que Pasquier, Recherches, VIII, 11, cite deux ordonnances, l'une de 1420 et l'autre de 1446, qui renouvellent ces défenses. Il est très probable que ce sont ces ordonnances qui ont donné lieu au proverbe, soit qu'elles fussent éludées par les femmes de mauvaise vie, soit que le malin dicton voulût dire que des femmes qui de droit portaient la ceinture dorée faisaient, par leur conduite, mentir ce certificat.

    Parler sous la ceinture, c'est, dans le langage d'argot, promettre de l'argent à quelqu'un pour l'engager dans une entreprise.

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