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cela

(se-la), nom général de chose, ou, ce qui revient au même, l'adjectif ce (cela est pour ce-là) pris substantivement au masculin singulier.
  • 1Indiquant, par opposition à ceci, la chose la plus éloignée. Reprenez ceci et donnez-moi cela. Cela est bon, mais ceci vaut encore mieux.
  • 2Indiquant, sans opposition à ceci, un objet présent, un fait actuel, la chose dont on parle ou dont on va parler. Cela fait, cela dit, je m'éloignai. À cela près. Cela ne fait rien. Et moi qui m'étais défendu toute ma vie des tristesses, des langueurs et des inquiétudes de l'amour, je trouve à cette heure tout cela dans l'amitié. [Voiture, Lettres] Et quand je vous aurais payé au double tout ce que je vous dois, après cela je ne serais pas encore quitte. [Voiture, ib.] L'objection à cela, c'est que les sauvages ont une religion. [Pascal, Mir. 30] Nous rendrons-nous à cela ? [Molière, Le bourgeois gentilhomme]

    Point de cela ou pas de cela, phrase abrégée signifiant : je ne veux point ou pas de cela. Ne plus nous voir, oh ! point de cela. Dans le discours ordinaire, on contracte souvent et l'on dit : point de ça.

    Il ne manque plus que cela, signifie c'est le dernier coup, le dernier trait, la dernière souffrance. Fâchez-vous à présent contre moi, il ne manque plus que cela. Dans le discours familier on contracte le plus souvent : il ne manque plus que ça.

    Cela, sorte d'affirmation qui se met à la fin d'un membre de phrase, et qui y donne plus d'expression. Voilà parler, cela, et voilà ce que c'est que montrer de la fermeté. Voilà des événements, cela !

  • 3Haut, grand comme cela, et souvent, dans la conversation, comme ça, se dit pour indiquer une certaine hauteur ou grandeur, que l'on est supposé marquer par un geste de la main. Je vous ai vu que vous n'étiez pas plus grand que cela. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Mes lettres vous pleuvront une page pour une ligne, et bientôt vous en aurez haut comme cela. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Cela, avec un geste de mépris qui explique la pensée. Pour moi je m'en soucie autant que de cela. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

    N'est-ce que cela ? indique le peu d'importance qu'on attache à quelque chose.

  • 4 Familièrement. C'est cela, c'est bien cela, se dit à une personne qui cherche à imiter quelque chose, ou qui montre qu'elle a bien compris ce qu'on lui a dit.

    C'est bien, cela ! se dit quelquefois pour approuver et encourager une personne.

  • 5Comment allez-vous ? - Comme cela, et, dans la conversation, comme ça, c'est-à-dire pas trop bien.
  • 6Il est comme cela, c'est sa manière d'être, son caractère.

    C'est comme cela, la chose est ainsi, il faut en prendre son parti.

    Comment cela ? quoi ! est-ce possible ? comment, de quelle manière ?

  • 7Cela.... que, locution où cela annonce ce qui va être dit. Cela est faux, mes pères, que, la défense étant permise, le meurtre soit aussi permis. [Pascal, Les provinciales] Cela même est assez plaisant, que ce système fut alors une occasion de péché. [Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des Mondes] Ils ont cela de bon qu'ils ne laissent pas de dire.... [Pascal, Les provinciales]
  • 8Cela avec le pronom il qui le représente. Cela viendra peut-être ; mais il n'est pas venu. [Sévigné, 15] Je vous dis cela comme il m'a été dit. [Sévigné, 300] Si cela est vrai pour les hommes, à plus forte raison l'est-il pour les jeun es gens. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Cela peut être véritable, quoiqu'il ne soit pas certain. [Pascal, Les provinciales]
  • 9En parlant des personnes. J'ai vu cela tout jeune. Comme cela dort, ces jeunes gens ! Cette petite fille m'a frappé en passant ; je lui ai demandé qui étaient ses parents : cela meurt de faim, cela a quatorze ou quinze ans. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
  • 10Avec cela, néanmoins. Je suis convaincu que vous ne viendrez pas ; avec cela, je vous attends toujours.

    Avec tout cela, néanmoins. Je me suis acquis dans les armes l'honneur de six ans de service ; mais, avec tout cela, je ne veux pas me donner un nom où d'autres en ma place croiraient pouvoir prétendre. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]

    Pour cela, en vérité, effectivement. Il a reçu une charmante lettre de son ami, oh ! pour cela, vraiment charmante. N'est-il pas fier de sa noblesse ? - Oh ! pour cela, non.

    Par contraction, ça (voir ce mot).

REMARQUE

Des grammairiens ont demandé que l'Académie mît un accent grave, celà, puisqu'elle en met un sur là et sur voilà ; ç'aurait l'avantage d'effacer une inconséquence d'orthographe. Mais, l'accent grave sur là n'ayant d'autre objet que de le distinguer, pour l'oeil, de la article, du moment que dans un mot, comme cela, il n'y a plus de confusion possible, il est inutile de surcharger l'écriture ; c'est ainsi que dû se distingue de du, au lieu qu'au pluriel on écrit dus sans accent parce qu'il n'y a plus rien à distinguer.

+

CELA. - REM. Ajoutez :

2. Cela avec le verbe être et un nom au pluriel se construit avec le pluriel du verbe. Les auteurs, les décrets, les livres, cette âcre fumée de gloire qui fait pleurer, tout cela sont des folies de l'autre monde, auxquelles je ne prends plus de part. [Rousseau, Correspondance] Mais enfin tout cela ne sont pas des preuves. [Rousseau, Correspondance] On pourra mettre aussi le singulier : Tout cela n'est pas des preuves.

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