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choyer

vt (cho-ier, ou, suivant d'autres, choi-ié), je choie, tu choies, il choie, nous choyons, vous choyez, ils choient ; je choyais ; je choyai ; je choierai ; je choierais ; que je choie, que nous choyions, que vous choyiez, qu'ils choient ; que je choyasse ; choyant
  • 1Soigner avec une tendre sollicitude, entourer de prévenances. Je t'ai toujours choyé, t'aimant comme mes yeux. [La Fontaine, Fables] Il le choie, il l'embrasse, et pour une maîtresse On ne saurait, je pense, avoir plus de tendresse. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Ta mère le choie ; Zara ne le néglige pas. [Courier, Lettres de France et d'Italie] On ne saurait choyer avec trop de précaution un esprit malade. Exil de Cicéron, dans DESFONTAINES]
  • 2Conserver avec soin. Choyer des meubles. De peur de voir finir mon argent, je le choie. [Rousseau, Les confessions]
  • 3Se choyer, vpron Se procurer toute l'aise possible. Moi, Monsieur ? quelque sot ! la colère fait mal ; Et je veux me choyer, quoi qu'enfin il arrive. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

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CHOYER. - ÉTYM. Ajoutez : Un de mes correspondants, M. Petilleau, me fait remarquer que l'anglais to sue, même à titre de rapprochement, ne doit pas figurer auprès de choyer ; to sue est le français suivre, anc. français sieut, il suit, suent, suivent, etc. Cela est péremptoire ; mais, cette erreur écartée, les conjectures restent ouvertes pour l'origine de choyer. M. L. Havet, Romania, t. III, p. 330, pense que choyer n'a rien de commun avec chuer, chouer et l'ital. soiare. Le rapprochant du guernesiais couayer, ménager, économiser, épargner : couayer le feu, prendre garde au danger du feu, il le dérive d'une forme caucat, il choie, pour cavicat, dérivé de cavere, prendre garde, comme pendicare de pendere. Sa raison est que la diphthongue oi ne peut venir que d'un au (ou encore o et u). Au contraire, d'après M. Bugge, Romania, n° 10, p. 146, l'origine de ce mot est germanique : goth. Suthjôn ( avec un u long), chatouiller ; dans l'ital. soiare, le th germanique a été traité comme le d du lat. gaudium, gaudia, dans l'ital. gioia. Quant à la mutation de l's en ch, il l'explique par des exemples : chucre et sucre, chiffler et siffler. Quant à mon opinion, elle incline plus du côté de M. Bugge que de M. L. Havet. M. Havet est obligé de séparer l'ital. soiare du français choyer ; et cela paraît bien difficile. Or soiare ne s'accommode que de la dérivation allemande.

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