cloaque
nm (klo-a-k' ; au temps de Chifflet, Gramm. p. 183, on prononçait cloâque)
- 1Lieu destiné à recevoir les immondices.
Il [Napoléon] proclame que le Kremlin, arsenal, magasins, tout est détruit ; que désormais Moscou n'est plus qu'un amas de décombres, qu'un cloaque impur et malsain, sans importance politique et militaire
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]Trou creusé en terre pour recevoir les eaux ménagères.
Masse d'eau sale et croupie. Tomber dans un cloaque. Cloaque infect.
- 2 Par extension, tout ce qui offre des amas d'ordures et une grande saleté. On pénétra dans de misérables logements qui étaient des cloaques. Cette ville est un vrai cloaque.
Fig.
C'est un cloaque, c'est une personne sale et puante
. [Dictionnaire de l'Académie Française] - 3 Fig.
Cloaque d'incertitude et d'erreur
. [Pascal, dans COUSIN]Un pays qui est le cloaque de la nature
. [Voltaire, Les lettres d'Amabed, traduites par l'abbé Tamponet]Un dieu aurait-il pu former ce cloaque de misères et de forfaits ?
[Voltaire, Memmius, V]Je vous plains de remuer, dans l'horrible château [la Bastille] où vous allez tous les jours, le cloaque de nos malheurs
. [Voltaire, Correspondance]Un cloaque d'impureté, de toutes sortes de vices, une personne couverte de souillures morales.
- 4 Terme d'anatomie. Poche que forme l'extrémité du canal intestinal chez les oiseaux et les reptiles, et dans laquelle s'ouvrent les uretères.
- 5 nf Conduit de pierres par où s'écoulent les immondices d'une ville. N'est usité, en ce sens, qu'en parlant de la grande cloaque, égout bâti à Rome par Tarquin et encore subsistant.
REMARQUE
Dans la grande cloaque, le genre étymologique a été conservé par le latin maxima cloaca, qui est le nom de cet égout.
Au XVIe siècle cloaque était tantôt masculin, tantôt féminin ; c'est à tort que le masculin l'a emporté, ne fût-ce qu'à cause de cette anomalie d'avoir un même mot de deux genres suivant l'emploi.
- rechercher