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coin

nm (koin)
  • 1Instrument de fer, taillé en angle solide, et dont on se sert pour fendre du bois.

    Coins de mire, morceaux de bois qui servent à hausser ou à baisser un canon, un mortier, suivant la distance du but à atteindre.

    Faire coin de même bois, se servir, pour mettre une chose en oeuvre, d'une partie de cette même chose, et aussi user de ce qu'on tire d'une personne pour agir contre elle.

    En mécanique, angle solide représentant deux plans inclinés adaptés par leur base, et servant à divers usages ; c'est une des machines simples étudiées en statique.

    Un coin de beurre, pièce de beurre à peu près en forme de coin qu'on vend à la halle.

    Petit ornement autour des bouquets qui sont sur le dos des livres reliés. Petit fer qui sert à faire ces ornements.

    La partie d'un bas dessinée en forme de coin, et dont la base correspond à la cheville du pied.

    Autrefois, pièce de bas de chausse qui est en pointe et qui, prenant depuis la cheville du pied, s'étend jusque sous la plante.

    Morceau de drap qui couvre l'espace compris entre les barrures d'une balle de paume.

    Terme de cordonnier. Petit morceau de bois pour hausser le cou-de-pied des souliers, lorsqu'ils sont sur la forme.

    Terme d'antiquité. Formation d'une troupe en un bataillon triangulaire dont une pointe était tournée vers l'ennemi.

  • 2 Terme de monnaie. Morceau de fer trempé et gravé, qui sert à marquer les monnaies et les médailles.

    Monnaie, médaille à fleur de coin, celle que le frottement n'a pas encore usée et telle qu'elle est sortie de dessous le coin.

    Anciennement, avoir coin, avoir droit de battre monnaie.

    Fig. Cela est frappé, marqué à tel coin, on y reconnaît tel caractère, tel cachet. Des vers marqués au coin de l'immortalité. [Boileau, Epîtres] Toi qui sais à quel coin se marquent les bons vers. [Boileau, Satires] Il ne s'y voit rien qui ne soit marqué au coin de l'ouvrier. [La Bruyère, XVI] Les riches étant, pour ainsi dire, marqués au coin du monde. [Bossuet, Sermons] C'est presque le seul ouvrage marqué au bon coin, depuis trente ans. [Voltaire, Correspondance]

    Poinçon pour marquer la vaisselle plate, les bijoux.

    Marque, empreinte. Ce petit Feuquières a un coin d'Arnaud dans la tête qui le fait mieux écrire que les autres. [Sévigné, 204] J'ai un coin de folie qui n'est pas encore bien mort. [Sévigné, 423] Je ne saurais croire que, quelque coin d'anachorète que vous ayez, ces honneurs et ces respects sincères puissent vous déplaire. [Sévigné, 558]

  • 3Angle rentrant ou saillant formé par la rencontre de deux ou de trois lignes, de deux ou de trois surfaces, ainsi dit par comparaison avec le coin de fer ou de bois. Le coin d'une maison. Dieu doit faire de cette pierre le chef du coin. [Pascal, Proph. 21]

    Les quatre coins d'une chambre, les quatre angles que forment les quatre parois d'une pièce faite en carré ou en carré long. Les quatre coins d'une étoffe, les points où les bords se joignent. Des officiers portaient les quatre coins du poêle en cette pompe funèbre.

    Les quatre coins et le milieu d'un bois, d'une ville, etc. tout l'espace embrassé par un bois, par une ville. Je l'ai cherché dans les quatre coins et le milieu du quartier.

    Les quatre coins du monde, l'espace entier du monde. Les quatre coins de Paris. Il a parcouru les quatre coins de la ville, sans pouvoir découvrir son logement. Ne dirait-on pas que le feu est aux quatre coins de l'univers ? [Diderot, Nouv. pensées philosophiques, 57] Les orages sont venus des quatre coins du monde, et ont fondu sur ma petite barque que j'ai bien de la peine à sauver. [Voltaire, Correspondance] M. Cromelin est un peu ardent ; on aurait dit que le feu était aux quatre coins de Genève. [Voltaire, Correspondance]

    Jeu des quatre coins, jeu dans lequel quatre personnes occupent les quatre angles d'un carré ; et une cinquième personne placée au centre du carré tâche de saisir une de ces places à la course, aussitôt que le tenant l'abandonne pour en changer avec un autre. L'amour, l'hymen, l'intérêt, la folie, Aux quatre coins se disputent nos jours. [Béranger, Coin de l'am.] Où l'ambition règne, La gaieté perd son coin. [Béranger, Ménétrier de Meudon.]

    Le coin de la rue, l'endroit où deux rues se coupent. Envoyez des soldats à chaque coin des rues. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient]

    Le marchand du coin, le marchand logé au coin d'une rue voisine ; et, figurément, le coin, le voisinage. Le géomètre dit qu'il en fallait parler au théologien du coin. [Voltaire, L'homme aux quarante écus] Il y a dans tous les coins des gens qui ont des remèdes infaillibles contre toutes les maladies imaginables. [Montesquieu, Lettres persanes]

    Le coin d'un bois, l'endroit où une route coupe un bois. Il a été assassiné au coin d'un bois. La naïve bergère, assise au coin d'un bois, Chante et roule un fuseau qui tourne sous ses doigts. [St-lambert. Saisons, printemps.]

    Mourir au coin d'un bois, d'une haie, mourir loin de toute assistance.

    Cet homme a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois, se dit d'un homme de mauvaise mine, de mine menaçante, qui demande l'aumône.

    Fig. Il n'est coin et recoin que je n'aie tenté. [Régnier, Satires] La sagesse vous éclairera par quelque coin inespéré. [Bossuet, Lettr. Corn. 92]

    Petit meuble en forme d'armoire que l'on place dans les coins d'une chambre.

    En termes de manége, coin se dit des quatre angles de la volte, lorsque le cheval travaille en carré. Entrer dans les coins, pénétrer, autant qu'il est possible, dans les angles du manége. Travailler sur les coins ou faire les quatre coins, diviser la volte en quatre quarts.

    Terme du jeu de trictrac, grand coin, coin de repos, ou, simplement, coin, la dernière case de chaque pan, de chaque partie de la boîte. Coin bourgeois, la dernière case du petit jan, et la première du grand.

    Au jeu de paume, on dit qu'un homme tient bien son coin quand il sait bien soutenir et renvoyer les coups qui viennent de son côté.

    Fig. Tenir son coin, tenir une place honorable dans un cercle ; prendre part avec avantage à une discussion, etc. Mme de Coulanges tenait son coin. [Sévigné, 489] Il peut tenir son coin parmi les beaux esprits. [Molière, Les femmes savantes] Le baron de Beauvais avait tenu son coin, mêlé avec l'élite de la cour. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Le chevalier de Lorraine, du temps des Guises, eût tenu un grand coin parmi eux. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

  • 4Le coin du feu, les côtés de la cheminée où l'on s'assied pour se chauffer. Je me suis livré dans cette lettre au plaisir de causer avec vous, comme si j'étais au coin de votre feu. [Voltaire, Correspondance]

    Ne bouger du coin du feu, être très sédentaire, mener une vie retirée. C'était un temps à garder le coin du feu. [Sévigné, 610]

    N'aimer que le coin de son feu, aimer la vie retirée.

    Cela ne se dit, ne se fait qu'au coin du feu, en famille, entre amis, chez soi. Au théâtre, il faut parler au coeur plus qu'à l'esprit ; Tacite est fort bon au coin du feu, mais ne serait guère à sa place sur la scène. [Voltaire, Correspondance]

    Fig. Allez lui dire cela au coin de son feu, ou allez lui dire cela et vous chauffer au coin de son feu, c'est-à-dire vous ne seriez pas bienvenu à lui parler ainsi dans un endroit où il serait le maître.

  • 5Le coin de la bouche, l'angle formé, de chaque côté, par la rencontre des lèvres.

    Le coin de l'oeil, l'angle formé, de chaque côté, par la rencontre des paupières. Regarder du coin de l'oeil, regarder à la dérobée, sans faire semblant de rien. Elle regarde les rochers du coin de l'oeil, mourant d'envie d'aller s'y reposer. [Sévigné, 550] Messire Jean.... La regardait toujours du coin de l'oeil. [La Fontaine, Jum.]

    Les coins, faux cheveux que l'on ajoute sur les côtés de la tête.

    Terme de vétérinaire. Dents incisives du cheval, les plus voisines des crochets et les plus courtes ; elles sont au nombre de quatre, deux à chaque mâchoire.

    En termes de fauconnerie, les coins, les plumes qui forment les deux côtés de la queue de l'animal.

  • 6Endroit retiré, peu fréquenté. Il vit tranquille dans un coin de sa province. Va, furie exécrable ; en quelque coin de terre Que t'emporte ton char, j'y porterai la guerre. [Corneille, Médée] Ah ! ne languissons plus dans un coin du Bosphore. [Racine, Mithridate] Qu'heureux est le mortel qui, du monde ignoré, Vit content de soi-même en un coin retiré ! [Boileau, Epîtres] Je voudrais être caché dans un coin de Toulouse, le jour que l'innocence de Sirven sera reconnue. [Voltaire, Correspondance]

    Petit espace de terrain. Ce coin de terre suffit à ses besoins. Supplier le roi de daigner mettre la paix une seconde fois dans ce petit coin de terre [Genève] dont il a déjà été le bienfaiteur. [Voltaire, Correspondance] Je ne suis qu'un laboureur malade qui défriche des champs incultes et qui marie des filles dans un coin de terre ignoré. [Voltaire, ib. 23 août 1765]

    Endroit peu exposé à la vue. Jetez cela dans un coin. Dans un coin du jardin, sous un épais nuage, Je l'enveloppe encor d'un sommeil assez doux. [Corneille, La toison d'or] .... Cachée en un coin de ce vaste édifice. [Racine, Athalie] Tandis que dans un coin en grondant je m'essuie, Souvent, pour m'achever, il survient une pluie. [Boileau, Satires]

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7Coin de feu, sorte de vêtement. 1500 vestons dits coins de feu, molleton couleur, bordures de toutes nuances, à 5 fr. 50. Prospectus, 23 déc. 1875]
8Coin du feu, petit siége pour s'asseoir auprès du feu.
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