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comble [3]

nm (kon-bl')
  • 1Construction couronnant le sommet d'un édifice. Du temple tout à coup les combles s'entr'ouvrirent. [Voltaire, Œdipe] Il n'est guère plus vain d'avoir paru à la tranchée que le couvreur d'avoir monté sur de hauts combles. [La Bruyère, II] L'aigle déjà perché sur le comble des tours semblait dire : Ici je bâtirai mon aire. [Chateaubriand, Gaul, 264] Apprends à monter sur un comble. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] L'homme est tombé en ruine par sa volonté dépravée, le comble s'est abattu sur les murailles, et les murailles sur le fondement. [Bossuet, Oraisons funèbres]

    Terme d'architecture. Comble brisé, celui qui est disposé sur deux pentes, l'une inférieure fort roide, l'autre plus douce.

    Terme de vannier. Intervalle entre les têtes d'un ouvrage.

    Terme de blason. Le chef de l'écu lorsqu'il est diminué.

  • 2De fond en comble, loc. adv. Entièrement. La ville fut renversée de fond en comble. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Cette conduite de Gervaise n'allait pas à moins qu'à la chute d'un si merveilleux édifice [la Trappe] ; M. de la Trappe le sentait, lui qui l'avait construit et soutenu de fond en comble. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Ruiner quelqu'un de fond en comble. Ruiner un système, une doctrine, de fond en comble.

  • 3 Fig. Monter au comble, s'élever au plus haut point. Le mérite en repos s'endort dans la paresse ; Mais par les envieux un génie excité Au comble de son art est mille fois monté. [Boileau, Epîtres] Qu'ils n'arrivent jamais au comble frivole de notre gloire, plutôt que de l'acheter au prix des vices et des malheurs où elle nous a précipités. [Massillon, Louis le Grand.] Il est au comble de ses voeux. [Racine, Andromaque] Quand je vous élevais au comble de la gloire. [Racine, Mithridate] Au comble des douleurs tu m'as fait parvenir. [Racine, Andromaque]

REMARQUE

De même que comble 1, qui vient de cumulus, et comble 3, qui vient de culmen, ont influé l'un sur l'autre pour s'assimiler dans la forme, de même on trouverait dans les emplois figurés de comble 1 des exemples qui iraient aussi bien à comble 3 ; mais il a paru qu'il valait mieux laisser ensemble des locutions si voisines plutôt que de les disséminer, en suivant rigoureusement un principe étymologique. D'ailleurs on peut conserver dans l'esprit cette nuance-ci : quand on dit qu'un homme ou un être personnifié arrive au comble de..., on doit entendre qu'il s'agit du faîte ; quand on dit qu'une chose est à son comble, arrive à son comble, on doit entendre qu'il s'agit du surcroît que comporte une mesure.

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