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commandement

nm (ko-man-de-man)
  • 1Action de commander. Par vos commandements Chimène vient vous voir. [Corneille, Le Cid] Cet amour qui m'expose à vos ressentiments N'est point le prompt effet de vos commandements. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Des vaisseaux dans Ostie armés en diligence N'attendent pour partir que vos commandements. [Racine, Bérénice] M. le comte de Guichen, qui venait lui rendre compte du commandement d'une grande flotte et de trois batailles glorieuses qu'il avait livrées. [Condorcet, Maurepas.]

    Ordre. Messieurs les maréchaux, dont j'ai commandement, Vous mandent de venir les trouver promptement. [Molière, Le misanthrope]

    Jussion. Le roi a envoyé un commandement exprès au parlement de vérifier tel édit. Hors qu'un commandement exprès du roi me vienne De trouver bons les vers dont on se met en peine. [Molière, Le misanthrope]

    Secrétaire des commandements, le principal secrétaire d'un prince. On m'a mandé qu'il [Fréron] allait être secrétaire des commandements de la reine. [Voltaire, Correspondance]

    Dans l'ancienne monarchie, secrétaires d'État et des commandements, les quatre secrétaires d'État.

    Lettres signées en commandement, lettres signées par un secrétaire d'État.

    Terme militaire. Ordre bref pour faire exécuter certains mouvements. Attention au commandement !

    Terme de marine. Bâtiment commandé. Cet officier va rejoindre son commandement.

    Terme de civilité. Je n'ai pas voulu partir pour Lyon, sans recevoir vos commandements. Je suis venu à votre commandement dès que vous m'avez averti de venir.

    Avoir quelque chose à son commandement, pouvoir s'en servir à volonté. J'ai dix langues, Cliton, à mon commandement. [Corneille, Le menteur]

    Avoir une chose à commandement, l'avoir à souhait. S'énoncer clairement et avoir toujours le mot propre à commandement. [Voltaire, Correspondance] On n'a pas toujours des idées à commandement ; c'est un coup de la grâce : elle vient quand il lui plaît. [Voltaire, Correspondance]

  • 2Manière de commander. Il a le commandement doux, rude, bref.

    Avoir le commandement beau, se dit d'un officier qui commande de bonne grâce ; et, ironiquement, d'un homme hautain et despotique qui commande une chose sans en avoir le droit, ou de celui qui commande des choses difficiles ou impossibles à exécuter.

  • 3 Terme de jurisprudence. Acte d'huissier à la requête d'un créancier, par lequel on commande au débiteur de satisfaire à son obligation, en vertu d'un titre authentique ou exécutoire.
  • 4Loi, précepte. Les commandements de Dieu. Les commandements de l'Église. Cette pratique est de commandement. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] L'état monacal n'est pas de commandement. [Bossuet, Projet.]
  • 5Pouvoir de commander, autorité. Aspirer au commandement. Prendre le commandement. Il ajouta qu'il était d'avis qu'on lui donnât, comme on avait fait à Pompée, le commandement général sur toutes les flottes de la république. [Vertot, Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la République romaine] Vous comptez maintenant le nombre de vos campagnes, la distinction de vos commandements. [Massillon, Avent, Mort du pécheur.] Tel a été à la mode pour le commandement des armées et la négociation, ou pour l'éloquence de la chaire, ou pour les vers. [La Bruyère, XIII]

    Bâton de commandement, bâton qui est pour certains officiers le signe du commandement.

  • 6On dit qu'une place a plusieurs commandements, c'est-à-dire qu'elle peut être battue du canon par des hauteurs qui la dominent. Commandement de front, celui d'une hauteur qui est opposée à un poste, qui le bat par devant. Commandement de revers, celui qui bat le poste par derrière. Commandement d'enfilade, celui qui bat d'un seul coup toute une ligne droite.

SYNONYME

COMMANDEMENT, ORDRE, INJONCTION. Étymologiquement, le commandement est l'action de recommander ; l'ordre, l'action de disposer ; l'injonction, l'action d'imposer une obligation. De là découlent les nuances de l'usage. Commandement tantôt incline du côté du sens de précepte, comme les commandements de Dieu, de l'Église, où ordre ne peut pas se dire, tantôt exprime une action directe, comme dans les commandements qu'un officier fait à ses soldats ; ici encore ordre ne conviendrait pas. Au contraire, toutes les fois qu'il s'agira d'un ensemble de dispositions, on emploiera ordre et non pas commandement : le régiment, la troupe reçut l'ordre de partir, et le commandement du colonel la mit en mouvement. Injonction, qui, d'ailleurs, appartient de préférence au langage du pouvoir judiciaire et à l'administration, impose une obligation : Dieu, dit Bourdaloue, enjoint au riche d'entretenir le pauvre. C'est dans ce sens que l'autorité fait des injonctions à ses agents.

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