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couvert [2]

nm (kou-vêr ; le t ne se lie pas ; un couvêr épais ; au pluriel, l's ne se lie pas : des cou-vêr épais ; cependant plusieurs lient : des kou-vêr-z épais)
  • 1Logis où l'on est couvert des intempéries. Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ? [La Fontaine, Fables] Des hommes ayant souvent à peine le couvert et la pâture. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] On donne le couvert à des passants embarrassés de leur gîte. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] La solitude a préparé à l'oiseau le vivre et le couvert. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne] À Dieu ne plaise, dit le lévite, que je loge chez un peuple infidèle, et qu'un Cananéen donne le couvert à un ministre du Seigneur. [Rousseau, Lév. d'Éphr. ch. II]

    Terme de blason. Château ou tour avec un comble.

  • 2 Terme de fortification. Ouvrage défendu par un autre.

    Glacis qui sert de parapet au grand chemin des rondes.

  • 3Ombrage que donne un massif d'arbres. Ce jeune bois donne un beau couvert. Ces boutures de peupliers et des épines qui, après avoir pris racine, ont fait un peu de couvert. [Buffon, Exp. sur les végét. 2e mém.]
  • 4Sous le couvert, avec une enveloppe qui porte l'adresse d'un tiers. Je supplie V. A. R. d'adresser les ordres sous le couvert de M. du Breuil. [Voltaire, Correspondance] On m'a déjà adressé quelques volumes sous le couvert du général Miollis. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Fig. Sous le couvert de l'amitié, en prenant les dehors de l'amitié. Sous le couvert des formes judiciaires, en usant loyalement ou déloyalement des formes qu'imposent les lois.

  • 5À couvert, loc. adv. Les troupeaux ne pouvaient trouver d'étables pour être mis à couvert. [Fénelon, Télémaque]

    Fig. Ma fourbe est à couvert, l'autre a tout avoué. [Mairet, Soliman] Il n'est pas de ces rois qui, loin du bruit des armes, Sous des lambris dorés donnent ordre aux alarmes, Et, traçant en repos d'ambitieux projets, Prodiguent à couvert le sang de leurs sujets. [Corneille, Victoires du roi.] Mettre à couvert son honneur. [La Fontaine, Contr.] Pour savoir, dites-vous, si Jansénius est à couvert, il faut savoir s'il défend la grâce efficace à la manière de Calvin. [Pascal, Les provinciales] Afin de vous mettre par là à couvert du côté des juges. [Pascal, ib. 13] Voilà tout ce qu'on peut souhaiter pour mettre l'honneur à couvert. [Pascal, ib. 7] Cette définition vous met fort à couvert. [Sévigné, 442] Pour mettre la conscience à couvert. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] On mettait à couvert la faiblesse et l'innocence. [Massillon, Prière, 2]

    Mettre son bien, sa fortune à couvert, les garantir contre les dangers de les perdre, contre des répétitions qui pourraient les compromettre. Voyant ses affaires embarrassées, il a mis la dot de sa femme à couvert. On leur permet de mettre une partie de leur bien à couvert. [Pascal, Les provinciales] Mazarin prit ses mesures pour mettre à couvert ses richesses. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]

    Terme de commerce. Être à couvert, avoir des garanties sûres pour les avances faites à quelqu'un.

  • 6À couvert de, loc. prépos. Dans une situation où l'on est couvert, et défendu contre quelque chose. Être à couvert du canon. Une tente où l'on pourra se mettre à couvert de tout. [Sévigné, 435] Vous qui mettez sa tête à couvert de la foudre. [Corneille, Horace] C'est attendre l'issue à couvert de l'orage. [Corneille, Pulchérie] La vengeance dont Dieu avait voulu les mettre à couvert. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

    Fig. Je veux me voir en vous renaître de ma cendre, Et, par vous à couvert des outrages du temps, Commencer à mon âge un règne de cent ans. [Rotrou, Venceslas] ....Nous, à couvert de toutes ses poursuites, De ce coup hasardeux ne craindrons point les suites. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Quand on est faite comme vous, on doit être à couvert de toutes ces sortes de craintes. [Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre] Il entre [dans la rivière], et son cheval le met à couvert des voleurs, mais non de l'onde noire. [La Fontaine, Fables] Je me crois à couvert des rhumatismes. [Sévigné, 282] Dans ces refuges où la pudicité est à couvert des tentations du désespoir et de l'indigence. [Fléchier, Panég. II, p. 321] Étant seul à couvert des traits de la satire. [Boileau, Satires] Votre vertu vous met à couvert du trépas. [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis] On y est [dans la vertu] du moins à couvert des dégoûts du monde et des passions. [Massillon, Car. Dégoûts.] La vertu la plus entière n'est plus à couvert de la contradiction des langues. [Massillon, ib. Pet. nombre des Élus.] Que n'opposez-vous pas pour vous mettre à couvert de ce devoir ? [Massillon, ib. Mot. de conv.] Elle mit à couvert de la contagion le trésor de la grâce. [Massillon, Av. Conc.] Pour mettre son héros à couvert de surprise. [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée]

    Dans un tout autre sens, à couvert de, protégé par. Le régiment était à couvert d'un bois. À couvert de sa mauvaise mine. [Sévigné, 498] Il n'a songé qu'à se mettre à couvert de Rome. [Bossuet, Lett. quiét. 464]

SYNONYME

À COUVERT, à L'ABRI. À l'abri ajoute une idée de protection qui n'est pas dans la locution à couvert. Celui qui est à couvert est simplement couvert ; celui qui est à l'abri est protégé, défendu, garanti.

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