crevé, ée
part. passé. (kre-vé, vée)
- 1Qui a éclaté. Un fusil crevé par la charge.
Un frémissement dans l'air dont le bruit est semblable à celui d'une grosse pluie qui tombe d'un nuage dissous et crevé tout à coup
. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]Terme de marine. Cordage crevé, cordage dont l'un des torons est déchiré ou cassé.
- 2Mort.
Dom Joseph portera l'habit que vous lui voyez, à moins que ses parents crevés de la peste n'en aient laissé dont personne ne veuille
. [Courier, Lettres de France et d'Italie] - 3Bouffi.
Madame de Verneuil n'est plus rouge ni crevée comme elle était
. [Sévigné, 128] - 4 Substantivement. Un gros crevé, un homme fort gros.
Je ne suis plus une grosse crevée
. [Sévigné, 294]Manger, boire, ronfler, rire comme un crevé, c'est-à -dire avec excès.
- 5 nm Terme de tailleur et de couturière. Ouverture longitudinale pratiquée aux manches de certains vêtements.
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6Dans le langage du jour, les petits crevés, les jeunes gens livrés à toutes les futilités de la mode.
On plaisante sur la génération issue de 1852 ; un mot cruel, sorti des colonnes du Constitutionnel, a qualifié cette jeunesse de petits crevés ![Ch. Gonet, dans la Liberté du 10 juin 1867]
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