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curée

nf (ku-rée)
  • 1 Terme de vénerie. Portion de la bête que l'on donne aux chiens après qu'elle est prise. Curée chaude, morceau de la bête qu'on donne aux chiens aussitôt qu'ils l'ont prise. Curée froide, celle qu'on leur prépare ailleurs et qui se fait de morceaux de pain trempés au sang de la bête, qu'on met sur sa peau avec quelques morceaux de chair tels que la cervelle et le col. Témoin les chiens dont on anime le courage pour la chasse d'un animal en leur donnant curée. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même]

    Sonner la curée, sonner du cor pour appeler les chiens à la curée. L'âme plus altérée Que ne l'aurait un chien au son de la curée. [Régnier, Satires]

    Mettre les chiens en curée, augmenter leur ardeur par la curée qu'on leur donne. On dit aussi que les chiens sont en curée, quand ils sont animés par l'attente de la curée.

    Fig. Mettre en curée, exciter par l'appât de quelque avantage ; être en curée, être excité par quelque appât. M. le duc, en curée de l'usurpation du service seul de la communion du roi. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Faire curée, se dit des chiens qui dévorent la bête avant l'arrivée du veneur. Il tombe en ce moment, La meute en fait curée ; il lui fut inutile De pleurer aux veneurs à sa mort arrivés. [La Fontaine, Fables]

    Fig. Et ce sont vrais Satans dont la gueule altérée De l'honneur féminin cherche à faire curée. [Molière, L'école des femmes]

    Défendre la curée, empêcher à coups de fouet que les chiens n'approchent trop tôt de la curée.

  • 2 Par extension, toute espèce de pitance. Eh ! qu'importe quel animal ? Dit l'un de ces mâtins, voilà toujours curée. [La Fontaine, Fables] [La grenouille] Prétend qu'elle en fera gorge chaude et curée. [La Fontaine, Fables] [le Sénat] Dont plus de la moitié piteusement étale Une indigne curée aux vautours de Pharsale. [Corneille, La mort de Pompée]

    Fig. Pour recueillir les restes de Moscou, dont l'incendie n'a que trop légitimé le pillage, et pour arracher les soldats à cette grande curée. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812] Cette convoitise des offices et états (curée autrefois réservée aux nobles limiers) est devenue plus âpre depuis que tous y peuvent prétendre. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Être âpre à la curée, être très avide de butin, de lucre. Le ministre se mit à rire en me voyant si âpre à la curée. [Lesage, Histoire de Gil Blas de Santillane]

    Curée des places, la poursuite des places, particulièrement après un changement de régime qui fait beaucoup de vacances. La curée qui suivit la révolution de 1830. La Curée, titre d'une pièce des ïambes de BARBIER.

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