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démordre

vi (dé-mor-dr')
  • 1Lâcher prise après avoir mordu. Certains animaux ne démordent pas qu'ils n'emportent la pièce. L'on est obligé de se servir d'un ferrement pour le faire démordre. [Buffon, Renard.]
  • 2 Fig. Se départir, renoncer. On l'en fera bien démordre. Il ne démord pas de ses prétentions. C'est un homme qui ne démordrait pas d'un iota des règles des anciens. [Molière, Monsieur de Pourceaugnac] À ne démordre point de mon habillement. [Molière, L'école des maris] Je m'en trouve fort bien, et n'en veux pas démordre. [Hauteroche, Les apparences trompeuses] Je ne suis pas de ces messieurs qui ne chérissent que leurs opinions et qui, plutôt que d'en démordre, aiment mieux laisser crever un malade. [Hauteroche, Crispin médecin] J'aurai peine à fléchir son esprit absolu, Qui ne démord jamais de ce qu'il a voulu. [Scarron, Dom Japhet d'Arménie] On dit que le prince Eugène ne démordra pas de son entreprise. [Maintenon, Lettres] Il ne démordait guère ni de ses entreprises, ni de ses opinions ; ce qui assurait davantage le succès de ses entreprises et donnait moins de crédit à ses opinions. [Fontenelle, Renau.] Louville était plein d'esprit et de sens, ardent, mais droit ; et, persuadé une fois, rien ne le faisait démordre. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

REMARQUE

Démordre, au sens figuré, est un de ces verbes qui sont surtout usités avec une négation. Cependant rien n'empêcherait de dire : il démordra de ses prétentions.

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3 vt Cesser de mordre, et, figurément, abandonner. La constance jamais ne démord ce qu'elle a résolu. [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.] Je ne suis pas bien prompt à me promettre du bien ; voilà pourquoi je démords fort aisément l'opinion des bons succès. [Malherbe, ib.]
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