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détromper

vt (dé-tron-pé)
  • 1Tirer d'erreur. Il croit qu'on le dessert secrètement ; il faut le détromper. Il veut par cet affront qu'elle soit détrompée. [Racine, Britannicus] La diète fut bientôt détrompée de la fausse nouvelle de la mort du roi de Suède. [Voltaire, Histoire de Charles XII] Le bonheur m'aveugla ; la mort m'a détrompé. [Voltaire, Alzire, ou Les américains]

    Absolument. Avant d'instruire, il faut détromper. [Montesquieu, dans le Dict. de BESCHERELLE.]

    Détromper de quelqu'un, ôter à quelqu'un l'opinion qu'il avait d'une autre personne. On est quelquefois moins malheureux d'être trompé de ce qu'on aime que d'en être détrompé. [La Rochefoucault, dans RICHELET] Le dessein d'épouser Lucinde devient un dessein très inutile, si l'on ne la détrompe de Moncade. [Baron, Homme à bonnes fort. I, 1]

    Détromper se dit des choses dans le même sens. J'irai, bien plus content et de vous et de moi, Détromper son amour d'une feinte forcée Que je n'allais tantôt déguiser ma pensée. [Racine, Bajazet] Détrompez son erreur, fléchissez son courage. [Racine, Phèdre]

  • 2Se détromper, vpron Sortir d'une erreur. C'en serait assez pour se détromper de tels docteurs. [Bossuet, dans LAVEAUX] Rien n'aide tant à se détromper du monde que le monde même. [Massillon, Car. Resp. hum.] Les meilleurs princes sont souvent trop crédules ; et, quand ils ont donné leur confiance à quelqu'un de leurs sujets, ils ont peine à la retirer et ne se détrompent pas aisément. [Rollin, Histoire ancienne]

REMARQUE

Vaugelas dit qu'il a vu venir détromper à la cour, qu'on le trouvait étrange au commencement, mais qu'aujourd'hui il est entièrement en usage.

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3 Substantivement. Le détromper, état de celui qui est détrompé. Il ne m'est resté qu'un détromper complet de toutes les choses que poursuit le monde. [Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe]
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