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désespéré, ée

part. passé. (dé-zè-spé-ré, rée)
  • 1Qui est livré au desespoir. Désespérée de la mort de son fils. Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré. [Bossuet, Oraisons funèbres] Non, je l'avoue encor, ce coeur désespéré Contre ce seul malheur n'était point préparé. [Racine, Britannicus] Combien ai-je passé dans les pleurs, les sanglots, Des jours désespérés et des nuits sans repos ! [Lagrange-chancel, Athénaïs, IV, 7]

    Il se dit aussi des douleurs physiques. Souffrirai-je mille et mille douleurs qui me feront mourir désespérée ? [Sévigné, 126]

  • 2 Familièrement. Très fâché, très contrarié. Je suis désespéré de vous avoir fait attendre. J'étais aigri, fâché, désespéré contre elle. [Molière, L'école des femmes]
  • 3Qui ne laisse plus d'espoir d'un bon succès. Mais quoi, messieurs, tout est-il donc désespéré en nous ? Dieu, qui foudroie toutes nos grandeurs jusqu'à les réduire en poudre, ne nous laisse-t-il aucune espérance ? [Bossuet, Oraisons funèbres] La paix dès ce moment n'est plus désespérée. [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis] J'ai ouï dire que c'était un homme admirable pour les procès désespérés. [Baron, Coquette et fausse prude, I, 4] C'est alors que le retour [à la piété] est comme désespéré. [Massillon, Car. Inconst.] De me mêler des affaires d'autrui pour de l'argent, de faire souvent réussir les plus désespérées. [Chamfort, March. de Smyrne, sc. 10]

    Qui ne donne plus d'espoir, en fait de maladie. Une guérison désespérée. Ce malade est désespéré. Un malade désespéré de guérison. [Malherbe, le Traité des bienf. de Sénèque, IV, 11] On me mandait de Paris qu'elle était désespérée. [Sévigné, 433] N'est-il pas quelquefois des maladies désespérées à un point que les remèdes ne peuvent qu'avancer la mort ? [Rollin, Histoire ancienne]

    Être désespéré des médecins, être dans un état désespéré.

    Dont on ne peut attendre la réformation, l'amendement. C'est un jeune homme tout à fait désespéré. Si, n'ayant pas la foi, nous vivions selon la chair et selon les sens, quelque désespérés que nous fussions, il n'y aurait rien dans nos désordres que de très naturel. [Bourdaloue, Car. I, Relig. chrét. 30]

  • 4Extrême, en tant que résultant de toute perte d'espoir. Un parti désespéré. Ô de ma passion fureur désespérée ! [Voltaire, Brutus] Ce coup désespéré peut vous être funeste. [Voltaire, Octave et le jeune Pompée, ou Le triumvirat]

    Par analogie. .... Mon bras désespéré N'a porté dans son sein qu'un coup mal assuré. [Voltaire, Alzire, ou Les américains]

  • 5 Substantivement. Un désespéré. Une désespérée. L'un voit aux mains d'autrui ce qu'il croit mériter, L'autre, un désespéré qui peut trop attenter. [Corneille, Polyeucte] Faire la furieuse et la désespérée. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards] Et ce désespéré s'en veut venger sur soi. [Mairet, La mort d'Asdrubal] Tu veux, désespérée, ôter par ta furie, Un ministre à l'État, un père à la patrie. [Rotrou, Bélisaire] Je n'eus toute la nuit chez moi que des pleureurs et des désespérés. [Retz, III, 162] Ces irrésolutions et ces retours vers la vie qui font la peine de ceux qui meurent, et dont les plus désespérés ne sont pas exempts. [La Fontaine, Psyché, I, p. 109] Notre désespéré le [trésor] ramasse et l'emporte, Laisse là le licou, s'en retourne avec l'or. [La Fontaine, Fables]

    Familièrement. Crier, courir, etc. comme un désespéré, crier, courir de toutes ses forces. Le maréchal combattit comme un désespéré. [Sévigné, 214]

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