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dialecte

nm (di-a-lè-kt')
  • Parler d'une contrée, d'un pays étendu, ne différant des parlers voisins que par des changements peu considérables qui n'empêchent pas que de dialecte à dialecte on ne se comprenne, et comportant une complète culture littéraire. La Grèce avait quatre dialectes principaux : l'ionien, l'attique, le dorien et l'éolien. Hérodote a écrit son histoire en ionien ; Thucydide, en attique. L'ancien français avait plusieurs dialectes : le normand, le picard, le bourguignon. On a remarqué qu'il [Aristonique] possédait si parfaitement tous les dialectes de la langue grecque, qui formaient comme autant de langages différents, qu'il prononçait ses arrêts selon la langue particulière de ceux qui plaidaient devant lui. [Rollin, Histoire ancienne] Le dialecte vénitien est doux et léger comme un souffle agréable. [Staël, Corinne, ou l'Italie] L'italien est la seule langue de l'Europe dont les dialectes différents aient un génie à part. [Staël, ib. XVI, 1]

    Abusivement. Langue. C'est un verbe visible, c'est une langue de feu, qui parle tous les dialectes de la terre. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

REMARQUE

Dialecte a été d'abord féminin suivant le genre que ce mot a dans le grec d'où il est tiré ; et on ne voit pas pourquoi on ne l'a pas laissé féminin : Les dialectes du langage celtique étaient affreuses. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Vous vous indignez du ton de D.... mais ne connaissez-vous pas son caractère et sa dialecte ? [Diderot, Lettr. à L....]

SYNONYME

DIALECTE, PATOIS. Tant que, dans un pays, il ne se forme pas de centre et, autour de ce centre, une langue commune qui soit la seule écrite et littéraire, les parlers différents, suivant les différentes contrées de ce pays, se nomment dialectes ; on voit par là qu'il est tout à fait erroné de dire les dialectes dérivés de la langue générale ; le fait est que la langue générale, qui n'est qu'un des dialectes arrivé par une circonstance quelconque et avec toute sorte de mélanges à la préséance, est à ce titre postérieure aux dialectes. Aussi quand cette langue générale se forme, les dialectes déchoient et ils deviennent des patois, c'est-à-dire des parlers locaux dans lesquels les choses littéraires importantes ne sont plus traitées. Avant le XIVe siècle il n'y avait point en France de parler prédominant ; il y avait des dialectes ; et aucun de ces dialectes ne se subordonnait à l'autre. Après le XIVe siècle, il se forma une langue littéraire et écrite, et les dialectes devinrent des patois.

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