divaguer
vi (di-va-ghé)
- 1Errer çà et là.
Qu'il est dur au contraire et scandaleux d'en voir [des religieux] S'égarer chaque jour du cloître et du devoir, Divaguer en désordre et s'empresser d'affaires....
[Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Le monde et ses plaisirs s'écoulent et nous gênent ; Et quand à divaguer nos désirs nous entraînent, Ce temps qu'on aime à perdre est aussitôt passé
. [Corneille, ib. I, 20]Cet emploi a vieilli ; mais on pourrait, imitant Corneille, le rajeunir comme a fait M. de Lamartine : Je n'étais plus qu'une âme errante qui divaguait çà et là dans la campagne pour user les jours, Graziella, IV, 2.
- 2Sortir de son lit, en parlant d'une rivière.
Terme de jurisprudence. Errer à l'abandon, en parlant des animaux malfaisants ou des fous. Laisser divaguer un fou. Ces bestiaux divaguent.
- 3 Fig. S'écarter sans raison de son sujet. Cet homme ne suit aucun raisonnement, il ne fait que divaguer.
On dit dans ce sens qu'un aliéné divague.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
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DIVAGUER.2Ajoutez :
Afin de donner aux eaux un cours régulier au lieu de les laisser divaguer au hasard parmi les champs cultivés....[H. Blerzy, Rev. des Deux-Mondes, 1er juin 1872, p. 558]
Au moment des crues il [un torrent] sort de ce lit instable et se promène sur l'un ou l'autre bord de ses déjections ; on dit alors qu'il divague...[H. Blerzy, ib. p. 552]
4 vpron Se divaguer, laisser aller sa pensée au hasard (inusité aujourd'hui).
Voyez comment On se divague doucement, Et comme notre esprit agrée De s'entretenir près et loin Avec l'objet qui le recrée. [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne]
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