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dot

nf (dot' ; au pluriel, le t se prononce aussi : les dot' ; l's ne se lie pas : des dot' en argent ; cependant quelques-uns la lient : des dot'-z en argent)
  • 1Ce qu'on donne à une fille en mariage, le bien qu'elle apporte à son mari. Une riche dot. Et il s'engage à la prendre sans dot. [Molière, L'avare] Lorsqu'on s'offre de prendre une fille sans dot, on ne doit point regarder plus avant. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Je sais qu'avec mes voeux vous me jugez capable De vous porter en dot un bien considérable. [Molière, Les femmes savantes] AEgine qu'on vous propose, et qui, avec une riche dot, apporte de riches dispositions à la consommer, et tout votre fonds avec sa dot. [La Bruyère, XIV]

    Par extension. Mes filles n'ont pour dot que le nom de leur père. [Corneille, Agésilas] Quand on ne prend en dot que la seule beauté, Le remords est bien près de la solennité. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

    Fig. Elle [ta victoire] n'est qu'un effet du malheur qui me suit, Je l'ai porté pour dot chez Pompée et chez Crasse. [Corneille, La mort de Pompée] Voyant ce que pour dot [l'appui d'un parti] Rome lui veut donner. [Corneille, Sertorius] Ce n'est qu'au meurtrier que Mahomet te donne, Quelle effroyable dot ! [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]

    Terme de jurisprudence. Ce que la femme apporte au mari pour soutenir les charges du ménage. Une dot mobilière.

  • 2Apport que fait au couvent une fille qui entre en religion.
  • 3Se dit aussi, abusivement, de ce qu'on donne à un fils. Ils ont eu chacun, le mari et la femme, 30 000 francs de dot.

REMARQUE

Molière a fait ce mot masculin : L'ordre est que le futur doit doter la future Du tiers du dot qu'elle a, Éc. des femmes, IV, 2 ; C'est une raillerie que de vouloir me constituer son dot de toutes les dépenses qu'elle ne fera point, l'Av. II, 6 (des éditions, rajeunissant le texte, ont mis sa dot). Vaugelas et Perrot d'Ablancourt le faisaient aussi masculin. C'est un archaïsme. Mais Ménage remarque que le féminin l'emportait. Patru voulait qu'on écrivît dote, et Regnard a suivi cette orthographe dans le Bal, SC., 14, pour rimer avec il radote : Je fais arrêt sur vous, sur la fille et la dote.

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DOT. - REM. Ajoutez : Il faut aussi compter Mme de Sévigné parmi ceux qui ont fait dot du masculin : Son esprit est son dot, 15 juin 1680.

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