draper
vt (dra-pé)
- 1Recouvrir de drap noir en signe de deuil. Draper un tambour. Les carrosses furent drapés.
Absolument. Le souverain drape de violet.
En Espagne, la reine mère mourut ; elle était soeur de l'empereur et seconde femme de Philippe IV, qui de sa première femme avait eu notre reine Marie-Thérèse, en sorte que le roi en drapa pour un an sans regret
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Le roi déclara à la mort du roi d'Espagne, qu'il draperait
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] - 2Mettre de petits morceaux de drap aux sautereaux d'un clavecin, d'une épinette.
- 3Garnir de draperies. Draper un lit, une fenêtre.
- 4 Terme de peinture. Habiller une figure de vêtements amples, ou la représenter habillée de vêtements amples. Draper une figure.
Absolument. Le talent de bien draper.
C'est un sac d'où sortent une tête et deux bras ; il faut draper large, sans doute ; mais ce n'est pas ainsi
. [Diderot, Salons de peinture] - 5 Fig. et familièrement, dire beaucoup de mal de quelqu'un.
Que nous puissions draper comme ils font nos écrits
. [Régnier, Satires]On dit qu'on l'a drapé dans certaine satire
. [Boileau, Satires]Quand Despréaux fut sifflé sur son ode, Ses partisans criaient par tout Paris : Pardon, messieurs, le pauvret s'est mépris ; Plus ne louera, ce n'est pas sa méthode ; Il va draper le sexe féminin
. [Fontenelle, Madrigal.]Une épître au colonel où je le drapai de mon mieux
. [Rousseau, Les confessions] - 6 Terme de relieur. Frotter avec le drap fin. On dit aussi serger.
- 7Se draper, vpron En parlant des acteurs, disposer son costume à l'antique.
Fig. Se draper, prendre une attitude théâtrale, se faire remarquer par sa pose.
- 8 Ironiquement. Se draper dans sa vertu, dans sa probité, vanter sa vertu, sa probité, comme si l'on s'en faisait un manteau. Cela se dit surtout d'une vertu, d'une probité affectée plutôt que réelle.
- 9Ils se sont joliment drapés, ils ont dit beaucoup de mal l'un de l'autre.
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