décevoir
vt (dè-se-voir), je déçois, tu déçois, il déçoit, nous décevons, vous décevez, ils déçoivent ; je décevais ; je déçus ; je décevrai ; je décevrais ; déçois, qu'il déçoive, décevons, décevez, qu'ils déçoivent ; que je déçoive, que tu déçoives, qu'il déçoive, que nous décevions, que vous déceviez, qu'ils déçoivent ; que je déçusse ; décevant ; déçu
- 1Abuser par quelque chose d'apparent, de spécieux ou d'engageant.
Sire, un peu trop d'ardeur malgré moi l'a déçue
. [Corneille, Le Cid]Il n'a point déçu Le généreux espoir que j'en avais conçu
. [Corneille, Polyeucte].... Je ne puis concevoir Qu'un esprit jusque-là se laisse décevoir
. [Corneille, Médée]Notre raison est toujours déçue par l'inconstance des apparences
. [Pascal, dans COUSIN].... Que vois-je, justes dieux ! Cette bague en son doigt déçoit-elle mes yeux ?
[Rotrou, Bélisaire]Madame, c'est Araspe, ou mon oeil me déçoit
. [Tristan, Panthée]Mais l'ouvrier vous a déçus ; Il avait liberté de feindre ; Avec plus de raison nous aurions le dessus, Si mes confrères [les lions] savaient peindre
. [La Fontaine, Fables]Par quelle trahison le cruel m'a déçue !
[Racine, Iphigénie en Aulide]Cruelle, quand ma foi vous a-t-elle déçue ?
[Racine, Phèdre] - 2Se décevoir, vpron S'abuser soi-même.
Si je ne me déçois, ce mal te vient d'aimer
. [Régnier, Dial.]Plusieurs de sorte se déçoivent En l'examen de ce qu'ils sont, Qu'ils se cherchent en ce qu'ils font, Sans même qu'ils s'en aperçoivent
. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Oui, mon esprit s'était déçu
. [Corneille, Le Cid]
REMARQUE
Dans décevoir et les autres mots de cette famille, la prononciation met plutôt un accent grave qu'un aigu.
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