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décrier

vt (dé-kri-é), je décriais, nous décriions, vous décriiez ; que je décrie, que nous décriions, que vous décriiez
  • 1Rabaisser en criant, ôter par des paroles l'estime, la considération des personnes, le crédit des choses. Décriez devant moi le joug de notre empire, J'y consens, et dirai qu'il est encore pire. [Mairet, Sophonisbe] Exposer l'erreur à la vue de tous les peuples, dans l'esprit desquels on veut décrier M. Arnauld. [Pascal, Les provinciales] J'avais songé en moi-même que ç'aurait été une bonne affaire de pouvoir introduire ici un médecin à notre poste, pour le dégoûter de son monsieur Purgon et lui décrier sa conduite. [Molière, Le malade imaginaire] Balzac et messieurs de Port-Royal ont fait ce qu'ils ont pu pour décrier Montaigne, à quoi ils n'ont pas réussi ; Montaigne sera toujours agréable et toujours lu. [Segrais, Mémoires, t. II, p. 106] Nous sommes ravis de son absence, afin qu'il ne gâte point ses affaires en décriant lui-même sa marchandise. [Sévigné, 405] Mais, je lui demande, pourquoi décrier sa pauvre tête, qui avait si bien fait dans les commencements ? [Sévigné, 384] Toujours prêt dans la concurrence à trahir l'un, à supplanter l'autre, à décrier celui-ci, à perdre celui-là. [Bourdaloue, Myst. Épiph. t. I, p. 133] Quelque soin que j'aie pris pour travailler cette tragédie, il semble qu'autant que je me suis efforcé de la rendre bonne, autant de certaines gens se sont efforcés de la décrier. [Racine, Britannicus] On dit que voilà comme il faudrait vivre dans le monde, et non pas comme tels et telles à qui la dévotion a gâté l'esprit et qui décrient la véritable piété par des façons sauvages et des singularités indiscrètes. [Massillon, Car. Mauv. riche.] Votre ennemi vous a décrié en secret. [Massillon, ib. Pardon.] Pensez-vous affaiblir ma gloire et ma puissance En décriant mes soins, mon état, ma naissance ? [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée] Un pauvre particulier doit se défendre, il doit décrier au moins le témoignage de son ennemi. [Voltaire, Correspondance] Il m'ôtait même, autant qu'il était en lui, la ressource du métier que je m'étais choisi, en me décriant comme un mauvais copiste. [Rousseau, Les confessions]

    Causer le décri, en parlant des choses. Il faut confesser que toutes ces contestations [entre médecins] nous ont décriés depuis peu d'étrange manière. [Molière, L'amour médecin] Ne m'avouerez-vous pas que ce serait assez d'un de ces noms pour décrier le plus beau roman du monde ? [Molière, Les précieuses ridicules] Une conduite opposée décria entièrement Tissapherne dans leur esprit. [Rollin, Histoire ancienne]

  • 2Supprimer ou réduire une monnaie. On a décrié les pièces de trois et de six livres. Il [Lycurgue] décria toutes les monnaies d'or et d'argent, et ordonna qu'on ne se servirait que de monnaies de fer. [Rollin, Histoire ancienne]

    Être décrié comme de la vieille monnaie, n'avoir ni crédit ni estime dans le monde. Surtout changeons de nom et de quartier ; nous sommes décriés dans celui-ci comme la fausse monnaie. [Baron, Homme à bonnes fort. V, 9]

  • 3Anciennement, défendre la vente, le cours, l'usage de quelque chose.
  • 4Se décrier, vpron S'attirer le décri. Il s'est décrié lui-même. Il s'était décrié partout où il avait voulu s'établir. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand]

    Se décrier, attirer l'un sur l'autre le décri. Ils se sont longtemps décriés.

SYNONYME

DÉCRIER, DÉCRÉDITER. Décrier, c'est donner un mauvais cri, une mauvaise réputation ; décréditer, c'est ôter le crédit. On décrie une femme en disant d'elle des choses qui font penser que sa conduite n'est pas régulière ; on décrédite un marchand en disant que ses affaires sont embarrassées. On décrie les gens pour les décréditer ; le discrédit est le résultat du décri.

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