dédaigner
- Marquer du dédain pour quelqu'un ou quelque chose. Cette fierté d'âme qui dédaigne les serviles bienséances.
Vous n'êtes point pour elle un homme à dédaigner
. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]Gardez-vous de rien dédaigner, Surtout quand vous avez à peu près votre compte ; Bien des gens y sont pris....
[La Fontaine, Fables]La maison d'Israël n'a eu que du mépris pour moi, dit le Seigneur, comme une femme qui dédaigne un homme qui l'aime
. [Sacy, Bible, Jérémie, III, 20]Les grands dédaignent les gens d'esprit qui n'ont que de l'esprit
. [La Bruyère, IX.]J'ai dédaigné pour toi les voeux de tous nos princes
. [Racine, Andromaque]Elle me dédaignait, un autre l'abandonne
. [Racine, Andromaque]On dédaignait un Scythe ; et la honte et l'outrage De mes voeux mal conçus devinrent le partage
. [Voltaire, L'orphelin de la Chine]Avec de et un infinitif.
D'un des pans de sa robe il couvre son visage, à son mauvais destin en aveugle obéit, Et dédaigne de voir le ciel qui le trahit, De peur que d'un coup d'oeil, contre une telle offense Il ne semble implorer son aide ou sa vengeance
. [Corneille, La mort de Pompée]Il ne dédaignait pas d'en être l'arbitre
. [Massillon, Petit carême]Et pour tout autre objet ton âme indifférente Dédaignait de brûler d'une flamme innocente
. [Racine, Phèdre]Le pavillon d'Antoine est auprès du rivage : Passez et dédaignez de venger mon outrage
. [Voltaire, Octave et le jeune Pompée, ou Le triumvirat]Napoléon dédaigna d'attribuer ce mécompte à l'habileté du général ennemi ; il s'en prit aux siens ; déjà il sentait que sa présence était partout nécessaire, ce qui la rendait partout impossible
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]
REMARQUE
1. Malherbe a dit se dédaigner : Il ne s'est lassé ni dédaigné d'aucun service
. [Malherbe, le Traité des bienf. de Sénèque, VI, 16] C'est un archaïsme.
2. Le même Malherbe a dit je dédagne, qui était une ancienne forme, aujourd'hui tombée en désuétude : Puisque tu m'as esté si mauvaise compagne, Ton infidèle foi maintenant je dédagne
. [Malherbe, Poés. I, 4]
- rechercher