désobliger
vt (dé-zo-bli-jé. Le g prend un e devant a ou o : nous désobligeons, je désobligeais)
- 1Rendre un mauvais office.
Et ne pensez pas leur faire plaisir [aux prophètes] de leur prêter si libéralement et sans qu'ils en aient besoin, vos épithètes et vos métaphores.... ces ornements les déshonorent, ces faveurs les désobligent
. [Guez de Balzac, Socrate chrétien]Hélas ! de tous côtés le sort me désoblige
. [Desmarets, Mirame, III, 3]Érophile, à qui le manque de parole, les mauvais offices, les fourberies, bien loin de nuire, ont mérité des grâces et des bienfaits de ceux mêmes qu'il a ou manqué de servir ou désobligés
. [La Bruyère, XI]Absolument.
Mais je sais que l'amour ne peut désobliger
. [Corneille, Tite et Bérénice] - 2Causer le genre de déplaisir qui résulte d'actions ou de paroles qui ne sont pas obligeantes. Vous me désobligerez beaucoup en n'acceptant pas.
Tout à l'heure en deux mots elle m'a fait juger Qu'elle va voir le roi pour le désobliger
. [Tristan, La Marianne]Il a si peu d'égards au temps, aux personnes, aux bienséances, que chacun a son fait sans qu'il ait eu intention de le lui donner ; il n'est pas encore assis qu'il a déjà, à son insu, désobligé toute l'assemblée
. [La Bruyère, V]Ma foi, je ne sais plus ce que j'y pourrais faire ; Où trouver un moyen qui peut m'en dégager ? Quand tout ce qu'elle fait vient me désobliger, L'air dont elle le fait ne saurait me déplaire
. [Montreuil, Épître envoyée à un rival.] - 3Se désobliger, vpron Se rendre l'un à l'autre de mauvais services. Ils se sont désobligés tant qu'ils ont pu.
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4Se désobliger, se rendre un mauvais service à soi-même.
Trouvez bon que, pour vous satisfaire, je ne me désoblige pas moi-même. [La Mothe le Vayer, Dial. d'Oratius Tubero, t. I, Lettre de l'autheur.]
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