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e

nm (é)
  • Cinquième lettre de l'alphabet et seconde voyelle.

    Dans l'écriture et dans l'impression, l'E majuscule se met par abréviation pour Excellence ou Éminence.

    Dans la logique scolastique, E était le signe des propositions générales et négatives.

    Dans les ouvrages de navigation et de géographie, E signifie le point de l'est.

    Dans le calendrier, E est la cinquième lettre dominicale.

    Terme de musique. E ou E-si-mi, pour mi-sol-si-mi, indique le ton de mi.

REMARQUE

1. Quand on parle des e, on confond, et c'est à tort, l'e écrit et l'e prononcé. E écrit : il y en a quatre sortes : l'e muet comme dans âme ; l'e aigu comme dans bonté ; l'e grave comme dans procès ; et l'e circonflexe comme dans tête. E prononcé : l'e muet se divise en deux : e muet faiblement articulé, comme dans âme, figuré aussi par ent, comme dans ils aiment, ils furent ; et l'e muet sonnant comme la voyelle eu, seulement un peu abrégée, dans le, ce, me, etc. ; il y a donc deux prononciations distinctes sous cette écriture unique. L'e aigu se divise en deux : é fermé comme dans bonté ; il est souvent figuré par ai comme dans je trompai, par ez, comme dans vous voyez ; l'autre moins fermé, comme le premier e dans été, sévère, etc. ; ce second e moins fermé est figuré de façons très diverses : par é comme dans les exemples précédents, par ai comme dans le premier ai de j'aimai, par e comme dans Noël, secte, par ait comme dans trait, par et comme dans sujet, par ect comme dans respect, par aid comme dans laid, par egs comme dans legs, par ef comme dans chef-d'oeuvre. L'e ouvert est simple, mais il se figure très diversement aussi : par ê comme dans fête, par aî comme dans faîte, par es comme dans les, tes, mes, par ès comme dans procès, dès, par aix comme dans paix, faix, par ais comme dans j'aimais, par aie comme dans monnaie, par aient comme dans ils aimaient, par er comme dans terre, guerre, par ai comme dans faire. Ainsi, dans l'écriture, il y a quatre e : l'e muet, l'é aigu, l'è grave, l'ê circonflexe ; mais cette écriture répond très mal à la prononciation qui, elle, distingue quatre e très diversement écrits, l'e muet proprement dit, l'e fermé, l'e moins fermé, et l'e tout à fait ouvert.

2. L'e muet à la fin d'un mot laisse tomber la voix d'une manière très douce, et que Voltaire a heureusement caractérisée : Vous nous reprochez nos e muets comme un son triste et sourd qui expire dans notre bouche, mais c'est précisément dans ces e muets que consiste la grande harmonie de notre prose et de nos vers ; empire, couronne, diadème, flamme, tendresse, victoire, toutes ces désinences heureuses laissent dans l'oreille un son qui subsiste encore après le mot commencé, comme un clavecin qui résonne quand les doigts ne frappent plus les touches. [Voltaire, Correspondance]

3. On élide dans la prononciation l'e muet quand il est suivi d'une voyelle ou d'une h muette, et on lie la syllabe à laquelle il était attaché avec le son de cette voyelle, de sorte que les deux mots n'en forment plus qu'un dans la prononciation : une na-p' [nappe] ouvrée ; un menton à tri-pl' [triple] étage ; il est âpr' [âpre] au jeu, etc.

4. L'e se fait sentir dans le pronom le, surtout lorsqu'il termine une phrase : prenez-le, dites prené-leu. Mais en poésie l'e du pronom le s'élide entièrement, lorsque la lettre qui suit le est une voyelle : forcez-le à vous défendre ou fuyez avec lui ; dites : for-sè-l'à vous défendre.

5. Lorsqu'il y a plusieurs e non accentués de suite dans une phrase, on doit, par une alternative aussi constante que les consonnes qui précèdent ou qui suivent cet e sans accent le permettent, en élider un pour appuyer sur l'autre, en les prenant deux à deux comme dans : je ne le reprendrai pas ; dites : jeu n' leu reprendrai pas. Au reste c'est surtout l'oreille que l'on doit consulter dans des cas semblables.

6. E suivi de nt final est nul dans la prononciation aux troisièmes personnes de tous les verbes : ils étaient, ils voyaient ; prononcez : il z' étê, il vo-iê. Autrefois cet e comptait dans les vers : estoient, prononcé en trois syllabes, sans doute es-to-yent.

7. Lorsque l'e muet est suivi de s comme marque du pluriel, et que le mot qui vient après commence par une voyelle ou une h muette, il y a liaison de cette s avec la voyelle initiale du mot suivant : de favorables auspices, des arbres abattus, dites : de fa-vo-ra-ble-z auspices ; des ar-bre-z abattus. Il en est de même quand cet e muet est écrit par ent, le t se lie : ils veulent avoir ; dites : ils veu-le-t avoir.

8. Dans quelques cas, l'e est purement de prononciation après le g ; il indique que le g garde la prononciation de j qu'il avait dans les autres temps du verbe : manger, il mangea (man-ja), mangeons (man-jon), etc. Autrefois, avant l'emploi de la cédille, on se servait également de l'e pour indiquer que le c conservait le son de l's : il commencea.

9. E, marqué d'un tréma (ë, ë), indique dans la finale gue que cette finale se prononce gû et non ghe. Dans Noël, le tréma est tout à fait inutile ; c'est un reste d'une ancienne orthographe où il importait de ne pas prendre noel pour noel. Il l'est aussi dans poëte et poëme, que l'on devrait écrire poète, poème.

10. E féminin, se dit quelquefois de l'E muet ; E masculin, de l'E fermé.

11. E entre souvent dans la voyelle nasale qui sonne comme in : rien, examen, et dans la voyelle nasale qui sonne comme an : rendre, talent. Il sonne comme un a ouvert dans femme, prudemment, etc.

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En mathématique, e est la représentation de la limite de (1 + 1/m)m, quand m croît indéfiniment ; c'est le nombre 2,71828... ; il sert de base aux logarithmes népériens.

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