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estropié, ée

part. passé. (è-stro-pi-é, ée)
  • 1Qui a perdu un membre ou qui l'a hors de service. Estropié par une chute. Il déterrait les soldats estropiés dans la tranchée. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] On n'est pas tant estropié quand on l'est du bras ou des jambes, que quand on l'est de la bourse. [D'ablancourt, Apophth. dans RICHELET]

    Par extension. [Le lion] Peut à peine rugir, par l'âge estropié. [La Fontaine, Fables]

    Terme d'entomologie. Se dit des papillons de jour, qui dans l'état de repos ont, par la disposition de leurs ailes, l'apparence d'insectes à ailes luxées.

    Terme de pêche. Se dit d'une morue qui n'est pas entière.

  • 2 Fig. Qui n'a pas de développement, d'ampleur. Un tissu d'énigmes leur serait une lecture divertissante, et c'est une perte pour eux que ce style estropié qui les enlève soit rare. [La Bruyère, I] Quelle différence de ce plaisir estropié, si je puis parler de la sorte, à celui que le même air ferait éprouver, s'il était chanté dans le goût et l'esprit qui lui conviennent. [D'alembert, Harm. des lang. Oeuvres, t. III, p. 118, dans POUGENS.]
  • 3Altéré dans sa forme, en parlant des mots, des phrases. Expression estropiée. [Patru, Plaid. 8, dans RICHELET] Ils [certains visiteurs] fatiguent plus les portes des maisons à coups de marteau que les vents et les tempêtes ; si l'on allait examiner la liste de tous les portiers, on y trouverait chaque jour leur nom estropié de mille manières en caractères suisses. [Montesquieu, Lettres persanes] Concevez, monsieur, huit pages sans points ni virgules, des mots estropiés, transposés.... [Courier, Lettres de France et d'Italie]
  • 4 Substantivement. L'estropié marcha, l'aveugle ouvrit les yeux. [Boileau, Satires] Ce sont des estropiés hors d'état de gagner leur vie. [Maintenon, Lettres] M. de Noailles fit l'estropié du rhumatisme et le joua longtemps. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
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