exténuer
- 1Rendre ténu et faible.
Elle était exténuée par une longue abstinence
. [St-évrem. Matrone d'Éphèse.] - 2 Fig. Amoindrir beaucoup.
Pour plaire, il [le poëte] a besoin quelquefois de rehausser l'éclat des belles actions, et d'exténuer l'horreur des funestes
. [Corneille, 2e disc.]À Dieu ne plaise que j'exténue les bienfaits de milord
. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]La réflexion que je fais ici peut exténuer mes torts dans leurs effets, mais c'est en les aggravant dans leur source
. [Rousseau, Les confessions]Le bon milord, embarrassé d'une pareille commission, et ne sachant comment s'en acquitter honnêtement, tâcha d'en exténuer l'insulte en transformant cet argent en nature de provision
. [Rousseau, ib. XI]Absolument.
Cette partie a besoin de la rhétorique pour peindre les passions et les troubles de l'esprit, pour consulter, délibérer, exagérer ou exténuer
. [Corneille, 2e disc.] - 3S'exténuer, vpron Se faire petit, ténu.
Qu'est-ce qu'une voix ? un souffle qui se perd en l'air ; je suis une voix, un cri, si vous le voulez ; saint Jean s'exténue jusque-là
. [Bossuet, Élévation à Dieu sur tous les mystères de la religion chrétienne]Diminuer, devenir moindre.
Votre ardeur, à force d'éclater, S'exhale, se dissipe, ou du moins s'exténue
. [Corneille, Agésilas]S'épuiser, user ses forces. Il s'exténue à force de veilles.
Mercenaires qui s'exténuent dans la triste recherche de tous les fatras théologiques
. [Voltaire, Phil. III, 297]Votre esprit s'exténue à se forger les traits d'une femme inconnue
. [Piron, La métromanie, ou Le poète]
SYNONYME
ATTÉNUER UNE FAUTE, EXTÉNUER UNE FAUTE. La nuance est très peu marquée, puisque ces deux verbes ne diffèrent que par le préfixe (ex-, ad-) ; pourtant on voit que atténuer signifie seulement amoindrir, et exténuer, amoindrir beaucoup. Du reste, en ce sens, atténuer tend, dans le langage actuel, à se substituer partout à exténuer.
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