Voir les citations avec "fatras"

fatras

nm (fa-trâ ; l's se lie : un fa-trâ-z insipide)
  • 1Amas confus de choses. Un fatras de papiers, de livres. Le roi Alphonse disait, à propos du fatras des cercles qu'avait imaginés l'astronomie ancienne, que, s'il avait été au conseil de Dieu quand il fit le monde, il lui aurait donné de bons conseils. [D'alembert, Lett. au roi de Prusse, 17 août 1771] Par quel hasard, chevalier, portez-vous donc ce fatras de lettres ? [Genlis, Th. d'éduc. le Méchant par air, III, 4]
  • 2 Par extension, amas de choses fastidieuses, paroles ou écrits. Sans tant de contredits et d'interlocutoires, Et de fatras et de grimoires, Travaillons.... [La Fontaine, Fables] Et se charger l'esprit d'un ténébreux butin De tous les vieux fatras qui traînent dans les livres. [Molière, Les femmes savantes] Je vois, dans le fatras des écrits qu'il nous donne, Ce qu'étale en tous lieux sa pédante personne. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Que je plains ma fille de lire tout ce fatras de bagatelles ! [Sévigné, 434] Ne réplique point, je connais ton fatras. Chapel. décoiffé, 3 (dans les oeuvres de BOILEAU)] Lorsque je considère tous ces énormes fatras que j'ai composés, je suis tenté de me cacher dessous, et je demeure tout honteux. [Voltaire, Correspondance] Il accumule cent fatras dans sa mémoire. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]

    Absolument. Le fatras, le style confus et insipide. Son style est clair et vigoureux ; il dit beaucoup en peu de mots ; c'est le grand ennemi du fatras. [Voltaire, Correspondance] Je déteste le fatras et le petit, et tout ce que je vois ailleurs est petit et fatras. [Voltaire, Correspondance]

+

FATRAS. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Il vint à Mahommet qui tournoit à compas, Et ly a dit : faus dieux, tu ies plains de fastras ; Mais ly dieux qui pendus fu delès Gorgatas Aide ses crestyens et acroist leur estas. Godefroid de Bouillon, t. II, p. 506, V. 17 808] D'un fastras ou d'une frivole Cent mille tans font plus grant feste Et plus tost leur entre en la teste C'uns contes de bien et d'onneur. Dits de Watriquet, p. 284] Ahy ! dist il en lui, or n'y vault mes baras [ma tromperie] ; Aujourd'hui bien paray [payerai] les fais et les fastras [mensonges] Que Matabrune a fait sans conseil d'avoicas. le Chevalier au cygne, V. 1868]

XVe s. Ajoutez : Fault il tant faire de fattras de ce mouton [pièce de monnaie] ? [Du Cange, fatuare]

XVIe s. Ajoutez : Fatras, sorte de vers anciens où on repete souvent un vers, comme aux chants royaux ; et fatriser, c'est faire de ces vers. [Borel, Trésor, 1655, in-4°, p. 192-193]

  • rechercher