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fenêtre

nf (fe-nê-tr')
  • 1Ouverture ménagée dans les murs d'une construction pour introduire le jour et l'air à l'intérieur. Bajazet et les siens entrés par les fenêtres Sont dans la grande cour qui demandent les traîtres. [Mairet, Soliman] Si vous vous avisez jamais de prononcer le nom de cet homme et de Mlle Lindane, je vous ferai jeter par les fenêtres de votre grenier. [Voltaire, Écoss. IV, 2]

    Fenêtre rampante, fenêtre en talus, qui ne donne qu'un jour de servitude. Fenêtre dormante, ou à verre dormant, fenêtre qui ne s'ouvre point.

    Fausse fenêtre, fenêtre dont il n'y a que les tableaux, dont l'embrasement n'a jamais été pratiqué ou a été bouché. Ceux qui font les antithèses en forçant les mots sont comme ceux qui font de fausses fenêtres pour la symétrie. [Pascal, Pensées]

    Se mettre à la fenêtre, passer la tête en dehors de la fenêtre. Il se mit à la fenêtre pour y regarder les passants. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres. [Montesquieu, Lettres persanes] Qu'il est dangereux de se mettre à la fenêtre, et qu'il est difficile d'être heureux dans cette vie ! [Voltaire, Zadig, ou La destinée]

    Il est demain fête, les marmousets sont aux fenêtres, se dit quand on voit bien des gens qui regardent par les fenêtres.

    Fenêtre feinte, celle qui est figurée pour en accompagner d'autres qui sont réelles. Fenêtre gisante, celle qui a plus de largeur que de hauteur. Fenêtre rustique, celle qui a pour chambranle des pierres de refend.

    Fig. Jeter quelqu'un par la fenêtre, le faire sauter par la fenêtre, sorte de menace pour donner une haute idée de sa force. Je l'aurais fait sauter par la fenêtre du juge de paix, s'il avait raisonné. [Picard, La Petite ville] Qu'aurais-tu fait à ma place, maître fou ? - Je l'aurais jeté par la fenêtre. [Ch. de Bernard, un Homme sérieux, § XX]

    Familièrement. Jeter tout par les fenêtres, dissiper son bien en folles dépenses. Sage mortel, j'ai su par la fenêtre Jeter gaiement l'argent de mon tombeau. [Béranger, Mon tombeau.]

    Il ne jettera pas son bien par les fenêtres, se dit d'un bon ménager.

    Si on n'y prend garde, il jettera la maison par les fenêtres, se dit d'un fanfaron.

    Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre, ou si vous le faites sortir par la porte, il rentrera par la fenêtre, se dit d'un importun dont on ne saurait se débarrasser.

    Il est entré par les fenêtres, se dit d'un homme indigne qui arrive dans un corps, à une fonction par brigues et artifices.

    Il faut passer par là ou par la fenêtre, se dit d'une nécessité à laquelle on ne peut se soustraire.

  • 2Cadre vitré qui ferme la fenêtre. Quelques moments après elle ouvre une fenêtre. [Mairet, La mort d'Asdrubal] Un enfant qui s'avise de casser une fenêtre [les vitres]. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Partout [dans Smolensk] les portes et les fenêtres des maisons, brisées et arrachées, ont servi à alimenter les bivouacs ; ils [les soldats] n'y trouvent point d'asiles. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]

    Fig. et familièrement. Cette maison n'a ni portes ni fenêtres, cette maison est fort délabrée.

  • 3 Terme d'anatomie. Fenêtre ronde et fenêtre ovale, noms donnés à deux ouvertures, séparant l'oreille interne ou labyrinthe, de l'oreille moyenne, et qui sont fermées par des membranes, en sorte que l'air qui par la trompe d'Eustache se rend dans l'oreille moyenne, ne peut passer dans l'oreille interne.
  • 4 Terme de marine. Fausses fenêtres, espèces de mantelets volants employés dans les gros temps.

+

FENÊTRE.
1Ajoutez :

Fig. Entrer par la fenêtre, entrer dans une corporation par une voie irrégulière. Qu'il [un médecin qui plaidait contre les médecins de Lyon] aurait bonne grâce d'entrer dans votre collége avec la bienveillance de tous ses confrères, plutôt que par la fenêtre, à quoi il ne gagnerait que leur indignation particulière et la haine publique. [Patin, Lettres choisies]

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