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ferrer

vt (fè-ré)
  • 1Garnir de fer. Ferrer une porte, un bâton.

    Ferrer des lacets, des aiguillettes, en garnir les extrémités de métal.

    Par catachrèse. Ferrer d'or, d'argent, mettre des garnitures en or, en argent. Cette cassette est ferrée d'or.

  • 2Ferrer un cheval, garnir ses pieds de fers attachés avec des clous. Que si le loup t'atteint, casse-lui la mâchoire ; On t'a ferré de neuf.... [La Fontaine, Fables]

    Ferrer un cheval à glace, lui appliquer des fers cramponnés ou des clous à tête pointue, pour l'empêcher de glisser.

    Fig. Familièrement. Cet homme n'est pas facile à ferrer, il est difficile à diriger, à convaincre. Ma fille me prie de vous mander le mariage de M. de Nevers : ce M. de Nevers si difficile à ferrer, ce M. de Nevers si extraordinaire, qui glisse des mains alors qu'on y pense le moins, il épouse enfin, devinez qui ? [Sévigné, au comte de Grignan, 10 déc. 1670]

    Se laisser ferrer, être docile, obéissant, soumis. Ce ne sont plus ces guerriers, la terreur de l'Europe, l'admiration du monde ; ils furent grands, fiers, généreux ; mais, domptés aujourd'hui, abattus, mutilés, bistournés par Napoléon, ils se laissent ferrer et monter à tous venants. [Courier, Lettres de France et d'Italie] Julie marche avec nous, je vois qu'on rôde autour d'elle, mais ma foi elle ne se laisse pas ferrer à tout le monde. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Ferrer la mule, acheter une chose pour quelqu'un, et la lui compter plus cher qu'elle n'a coûté, et aussi recevoir de l'argent pour procurer accès auprès d'un personnage puissant ; locution qui vient de cette anecdote racontée dans la vie de Vespasien, et où il est dit qu'un serviteur de l'empereur s'arrangea pour qu'une mule, dans un voyage du prince, eût besoin d'être ferrée, et, pendant qu'on la ferrait, un solliciteur, qui avait payé le serviteur, remit un placet à l'empereur. C'est-à-dire en deux mots que tu ferres la mule. [Corneille Th. Feint astrol. IV, 12]

  • 3 Terme de pêche à la ligne. Donner un coup sec du poignet, au moment où l'on sent que le poisson mord, afin d'engager le fer de l'hameçon dans les chairs.

    Absolument. Il ne sait pas ferrer.

  • 4Ferrer le chanvre, frotter du chanvre par poignée sur un fer obtus pour le rendre plus aisé à filer.
  • 5Appliquer un plomb de visite sur une pièce d'étoffe et la marquer avec un coin d'acier.

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FERRER.
2Ferrer la mule. Ajoutez ces exemples : Il avait l'argent en maniement, et ne ferrait point la mule ; je crois que seulement il rognait notre portion, et nous l'appelions les ciseaux d'Hortensius. [Francion] Il était aussi maître d'hôtel, et faisait la dépense, c'est-à-dire ferrait peut-être la mule. [Scarron, Le Roman comique] J'ai ferré la mule pour un louis ; et voici ma raison.... je suis trop misérable pour traiter gratuitement de plus riches que moi ; je me suis donc approprié cette guinée. Corresp. du gén. Klinglin, Paris, pluviôse an VI, t. I, p. 211]
6Ferrer un cochon, lui fixer au bout du groin un fer qui s'enfonce dans la chair, au moyen de crampons, et qui est destiné à empêcher cet animal de fouir.
7Ferrer les lacets, les garnir de cuivre.
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