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fléchir

vt (flé-chir)
  • 1Donner une inflexion, ployer. Fléchir la tige d'un arbre. On ne doit pas être surpris que le cuivre jaune ou laiton soit quelquefois sensiblement attirable à l'aimant, surtout après avoir été frappé ou fléchi et tordu avec force. [Buffon, Minéralogie]

    Donner une direction courbe. Ils [les canards sauvages] fléchissent leur vol, et se lancent obliquement sur la surface de l'eau, qu'ils effleurent et sillonnent. [Buffon, Oiseaux]

  • 2Il se dit de l'action des muscles qui font faire aux membres une inflexion, un angle. Les muscles qui fléchissent le pied sur la jambe, la jambe sur la cuisse.

    Fléchir le genou, s'agenouiller. Il n'a devant Aman pu fléchir les genoux. [Racine, Esther] On vient fléchir le genou pour s'attirer les regards du prince. [Massillon, Carême, Temples.]

    Fig. Fléchir le genou, se soumettre. Tout fléchissait le genou et était rampant devant eux [Cambyse et Smerdis]. [Rollin, Histoire ancienne]

    Fléchir les genoux devant les idoles, adorer les idoles.

    On dit en ce sens : Fléchir le genou devant Baal.

  • 3 Fig. Toucher, attendrir, faire céder. Faites qu'à mes désirs je la puisse fléchir. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Il aura peu de peine à fléchir son dédain. [Corneille, Sertorius] A-t-elle rien fléchir de son humeur altière ? [Corneille, Médée] L'argent sut donc fléchir ce coeur inexorable. [La Fontaine, Coupe.] La grâce fléchit les coeurs les plus endurcis. [Bossuet, Lett. 249] Dieu veut être fléchi, et il nous en fournit lui-même le moyen le plus efficace. [Bourdaloue, Ouvert. du jubilé, Myst. t. II, p. 551] Cette férocité que tu croyais fléchir, De tes faibles liens est prête à s'affranchir. [Racine, Britannicus] Je vous crains pour vous-même ; et je viens à genoux Vous prier, ma princesse, et vous fléchir pour vous. [Racine, Mithridate] Je fléchis mon orgueil, j'allai trouver Pallas. [Racine, Britannicus] Laissez-vous fléchir à mes voeux. [Massillon, Carême, Motifs de conv.] Dans la suite, ayant fléchi la colère de Dieu par un sincère et vif repentir, il obtint sa liberté et retourna à Jérusalem. [Rollin, Histoire ancienne] Votre sagesse et votre autorité Ont d'Alzire en effet fléchi la volonté. [Voltaire, Alzire, ou Les américains]
  • 4 vi Avoir une courbure. M. Edwards observe que le bec de cette barge fléchit en haut, comme celui de l'alouette, caractère dont la plupart des barges portent quelque légère trace. [Buffon, Oiseaux]
  • 5Plier, céder sous la charge. Cette poutre fléchit. Cette barre de fer rompra plutôt que de fléchir. Les pièces de cette porcelaine ont toujours en dessous trois ou quatre traces de supports, qui ont été mis pour l'empêcher de fléchir dans la cuisson. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]

    Le genou fléchit, on s'agenouille ; et fig. on se soumet. Tout genou fléchira devant lui [Jésus-Christ]. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Et fais à son aspect que tout genou fléchisse. [Racine, Esther]

  • 6 Fig. Se soumettre, céder. Tout a fléchi sous leur menace. [Malherbe, III, 2] Tout fléchit sur la terre et tout tremble sur l'onde. [Corneille, Nicomède] Tout fléchit sous un si grand capitaine. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] [L'ode] Mène Achille sanglant au bord du Simoïs, Ou fait fléchir l'Escaut sous le joug de Louis. [Boileau, L'art poétique] Au joug de la raison sans peine elle [la rime] fléchit. [Boileau, ib. I] Tout l'univers fléchit à vos genoux. [Racine, Bérénice] Fléchissons sous un dieu qui veut nous éprouver. [Voltaire, Œdipe]

    Fléchir sous le joug, s'y soumettre. J'aime, je l'avouerai, cet orgueil généreux Qui n'a jamais fléchi sous le joug amoureux. [Racine, Phèdre]

  • 7Se relâcher de sa sévérité ou de sa fermeté. C'est un homme doux et qui fléchit aisément. S'il se voit en prison, il sera contraint de fléchir. [Patru, Plaidoyer 11, dans RICHELET] Il faut fléchir au temps sans obstination. [Molière, Le misanthrope] Le concile si ferme fléchit par violence. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Mais de faire fléchir un courage inflexible. [Racine, Phèdre]
  • 8Diminuer, devenir moindre. Depuis quarante ans qu'elle [une liaison] dure, je puis la citer pour exemple d'une amitié que ni les années ni les événements n'ont fait varier ni fléchir. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]
  • 9Ne plus combattre avec la même vigueur, commencer à céder. L'aile droite commençait à fléchir.
  • 10Se fléchir, vpron Être ployé. Tout genou se fléchit devant lui [Jésus-Christ] dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. [Bossuet, Sermons]

    Fig. Comme si c'était à la règle à se fléchir pour convenir au sujet. [Pascal, Les provinciales]

  • 11S'accommoder à, se prêter à. D'autres fois, moins sublime, mais non moins estimable, l'homme s'occupe des arts qui peuvent pourvoir à ses besoins ou augmenter ses commodités ; sa raison se fléchit à tout. [Bonnet, La contemplation de la nature]
  • 12Être touché, apaisé. Qui l'eût cru que pour moi le ciel dût se fléchir ? [Boileau, Epîtres]
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