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fétu

nm (fé-tu)
  • 1Brin de paille. Je ne suis à tes yeux [de Dieu] sinon Qu'un fétu sans force et sans nom. [Régnier, Stances relig.] Pendant que celle-ci [la fourmi], chétive et misérable, Vit trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi. [La Fontaine, Fables]

    Tirer au court fétu, décider quelque chose par le plus court fétu tiré au hasard. On dit plutôt aujourd'hui tirer à la courte paille.

    Cela ne vaut pas un fétu, je n'en donnerais pas un fétu, se dit de choses dont on ne fait aucun cas. Qu'ensemble l'on confond le vice et la vertu, Et qu'on l'estime moins qu'on n'estime un fétu. [Régnier, Satires] Élevé dans la vertu, Et malheureux avec elle, Je disais : à quoi sers-tu, Pauvre et stérile vertu ? Ta droiture et tout ton zèle Ne valent pas un fétu ; Mais, voyant que l'on couronne Aujourd'hui le grand Pompone, Aussitôt je me suis tu : à quelque chose elle est bonne. [Le Laboureur, dans RICHELET] Le mariage de M. de Lorraine ne leur donnait rien de plus [à la maison de Lorraine] et ne leur faisait pas d'un fétu. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Voir un fétu dans l'oeil de son prochain et ne pas voir une poutre dans le sien, apophthegme de l'Évangile pour reprocher aux hommes d'être sévères pour les moindres fautes du prochain et indulgents pour les leurs propres.

    Rompre le fétu avec quelqu'un, se brouiller avec lui. On dit plutôt à présent rompre la paille.

    Populairement. Un cogne-fétu, un homme qui ne s'occupe que de vétilles.

    On dit de même : Il ressemble à Cogne-fétu, il se tue et ne fait rien.

  • 2Autrefois, par antiphrase, barre de fer avec laquelle le bourreau rouait les condamnés.
  • 3Fétu-en-cul, dit aussi paille-en-cul, paille-en-queue, oiseau de la grosseur d'un pigeon et qui a dans la queue une ou deux longues plumes ressemblant de loin à des pailles, leurs barbes étant très courtes, dit aussi oiseau des tropiques, parce qu'il ne se trouve qu'entre les deux tropiques.

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4Ancienne cérémonie où l'on jetait loin de soi un fétu pour signifier qu'on renonçait à une foi promise. Les grands de la France, réunis selon l'usage pour traiter de l'utilité du royaume, ont, par conseil unanime, jeté le fétu et rejeté le roi [Charles le Simple], pour qu'il ne fût plus leur seigneur.... l'hommage et foi, nous les condamnons, repoussons, rejetons par le fétu : cette réponse faite, ils prirent des fétus et dépouillèrent leur foi. [Michelet, Orig. du droit, p. 121, 122]
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