goujat
nm (gou-ja ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des gou-ja-z ivres)	 
- 1Valet d'armée. Mieux vaut goujat debout qu'empereur enterré . [La Fontaine, Matr.]La vanité est si ancrée dans le coeur de l'homme, qu'un soldat, un goujat, un cuisinier, un crocheteur se vante et veut avoir ses admirateurs ; et les philosophes mêmes en veulent . [Pascal, Pensées]Il voit les mêmes passions dans le goujat et l'homme illustre . [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Alors des clameurs s'élevèrent ; déjà quelques femmes et quelques goujats revenaient sur leurs pas en courant, n'entendant plus rien, ne répondant à aucune question, l'air tout effaré, sans voix et sans haleine . [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]
- 2Apprenti maçon, dont la fonction est de porter les matériaux, soit à pied d'oeuvre, soit sur les échafaudages où les ouvriers peuvent en avoir besoin. Un petit goujat. Nous n'avons pas assez de goujats.
- 3 Par extension, homme sale et grossier. On ne l'appelait en badinant que le goujat, pour marquer la vie qu'il menait et la compagnie qu'il voyait . [Mme de Caylus, Souvenirs, p. 106, dans POUGENS]On dit que Lekain a joué à Fontainebleau plus en goujat qu'en Tartare [dans l'Orphelin de la Chine], qu'il n'est ni noble, ni amoureux, ni terrible, ni tendre, et que Sarrazin a l'air d'un vieux sacristain de pagode . [Voltaire, Correspondance]Il signifie aussi homme malhonnête, coquin. Il signifie encore celui qui fait de la mauvaise besogne. 
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GOUJAT. - ÉTYM. Ajoutez : Dans quelques localités de la Flandre française, on nomme goujars les valets de ferme, les Primes d'honneur, p. 59, Paris, 1874.
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