grimoire
nm (gri-moi-r')
- 1Livre des sorciers pour évoquer les démons, etc.
Ne soupçonnes-tu point qu'agité du démon Ainsi que ce cousin des quatre fils Aimon Dont tu lis quelquefois la merveilleuse histoire, Je rumine en marchant quelque endroit du grimoire ?
[Boileau, Epîtres]Il y eut des livres où les mystères des sorciers étaient écrits ; j'en ai vu un à la tête duquel on avait dessiné assez mal un bouc et une femme à genoux derrière lui ; on appelait ces livres grimoires en France, et ailleurs l'alphabet du diable
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Au peuple en butte à nos larcins, Tout grimoire En peut faire accroire
. [Béranger, Bohémiens.]Fig. Savoir le grimoire, entendre le grimoire, être habile dans les choses dont on se mêle.
- 2 Fig. et familièrement. Discours obscur, écriture difficile à lire.
Et que c'est, mon ami, un grimoire et des mots, Dont tous les courtisans endorment les plus sots
. [Régnier, Satires]Sans tant de contredits et d'interlocutoires Et de fatras et de grimoires, Travaillons, les frelons et nous
. [La Fontaine, Fables]Je lui répondis [au duc d'Orléans] que je n'avais aucune aptitude pour les finances, que c'était un détail devenu science et grimoire qui me passait
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Soit que d'un vieux papier timbré Il débrouille le long grimoire
. [Voltaire, Correspondance]
REMARQUE
Il a été féminin : Mais je trouve en ma grimoire Que la foire Jamais ne le quittera, Gausserie par le sieur de Sygognes, 1634, dans FR. MICHEL, Argot.
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