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gruger

vt (gru-jé. Le g prend un e devant a et o : grugeant, grugeons)
  • 1Briser quelque chose de dur avec les dents. Gruger du sucre.

    Terme de sculpture. Briser avec un marteau à pointes de diamant certaines matières qui ne pourraient être entamées par un outil tranchant.

  • 2 Familièrement. Manger. Perrin Dandin arrive ; ils le prennent pour juge : Perrin fort gravement ouvre l'huître et la gruge. Nos deux messieurs le regardant. [La Fontaine, Fables] Vous mangerez tantôt ; voyez quelle insolence ! Gruger notre palais ! [Le Grand, Roi de cocagne, I, 2] Me voilà noble, je garde le parchemin, je ne crains plus que les rats, qui pourraient bien gruger ma noblesse. [Marivaux, Double inconstance]

    Absolument. Les autres encor de gruger En enrageant ; cela console. [La Motte, Fabl. I, 17]

  • 3 Fig. Gruger quelqu'un, lui dissiper son bien par toutes sortes de petites rapines. Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge, On nous mine par des longueurs. [La Fontaine, Fables] Quoique les auteurs, nation ingrate et impolie, se moquassent de lui en le grugeant. [Lesage, Le diable boiteux]

    Gruger son fait, se dit d'une personne qui, ayant peu de bien, fait plus de dépense que ses ressources ne le comportent.

    Anciennement, au chapitre de Notre-Dame de Paris, gruger une maison, c'était, quand le chanoine qui la possédait ne l'avait point résignée, la vendre et en partager le prix entre les autres.

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